Il y a de ces visages que l’on ne connaissait pas avant d’arriver au Japon que l’on reconnait ensuite facilement. C’est le cas du groupe de J-Pop Arashi, que je me permettrai même d’appeler Boys Band, dont les cinq membres sont placardés dans tous les métros, toutes les gares ou tous les panneaux publiciaires… avec des campagnes pour Androïd ou la DS3 (la console, pas la voiture ^^). Et si, par on ne sait quelle stratégie, vous avez réussi à les éviter en ville, vous pourriez encore vous retrouver nez à nez avec eux à la télévision, dans l’un de leur multiple show télévisé, en train de chanter ou encore en train de jouer dans un film ou dans un dorama (sorte de série télévisée japonaise). Ou les écouter à la radio. Ou encore tomber sur l’un de leurs produits dérivés dans l’une des boutiques d’idoles de Harajuku.
Arashi
Car c’est ce qu’ils sont. Des idoles.Ou アイドル, aidoru, en version anglaise japonisée.
Le phénomène est surprenant et plutôt asiatique. A l’image des idoles japonaises, ces jeunes gens riches, talentueux, beaux et hyperactifs, il existe des idoles coréennes ou taïwanaises portées aux nues par les adolescents et adolescentes de leur propre pays ou non : nombreuses sont les jeunes japonaises qui admirent les chanteurs de K-Pop, le pendant coréen de la J-Pop.
Au Japon, l’agence des Johnny’s Entertainment dont sont issus les cinq membres d’Arashi est une usine à idoles : en sont issus notamment le groupe des KAT-TUNS (avec l’ex-membre Jin Akanishi et Kamenashi Kazuka) ou l’acteur Ikuta Toma. Recrutés très jeunes sur dossiers, les jeunes garçons sont formés à la danse, au chant et au jeu, et les plus talentueux srejoignent des groupes… et ce, à plusieurs reprises, jusqu’à ce que ça fonctionne. Satoshi Ohno, leader de Arashi, a ainsi appartenu à Musical Academy avant de devenir membre de Arashi à la création du groupe.
Et si on pourrait imaginer que les adolescentes sont les plus sensibles aux idoles, il faut se méfier de ce genre de raccourci… avec le parfait exemple des AKB 48, un groupe composé de pas moins de 48 filles (d’où son nom…) rassemblées en 3 équipes de 16 membres (Teams A, B et K). Âgées de d’environ 15 à 25 ans, leurs chansons acidulées (du type Lorie, Priscilla ou Alizée…) sont dirigées aux… étudiants japonais ! Ces derniers sont leurs premiers fans et ce, sûrement du fait de leurs costumes, plutôt courts et affriolants, et de leurs textes chantés de façon à ce que les garçons puissent s’y identifier*.
AKB 48
Plus encore que leur surexposition médiatique qui plus longue et plus intense que ce que l’on peut connaître en France (les Arashis sont ainsi sur le devant de la scène depuis plus de 10 ans !), l’une des spécificités de ce phénomène est la multiplicité des produits dérivés ou « goodies » à l’effigie des idoles… et notamment des boutiques à idoles. Vous pourrez notamment en visiter à Harajuku (Tokyo), sur la Takeshita Dori, mais il y en a à bien d’autres endroits… Un étage entier d’un immeuble est ainsi consacré aux AKB 48 à Akihabara (Tokyo)**. Il est possible d’y acheter des photos de vos chanteurs préférés, en groupe ou seul, dans toutes les tailles possibles et inimaginables. Pour cela, il suffit de relever le numéro de la photo souhaitée et de l’indiquer à la caisse. Mais on peut aussi trouver des tee-shirt, des pin’s, des broches… ou laisser la chance trancher, grâce à des distributeurs qui vendent des gadgets consacrés à vos stars préférées. Les Japonais s’y pressent et affichent sans gêne leurs choix sur leurs sacs à dos, leur trousse ou leur téléphone portable.
Une boutique à Harajuku
Marièke Poulat
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* Pour ceux ayant des connaissances en Japonais, le terme pour dire « Je » utilisé dans leurs chansons est « Boku » : le pronom « Je » utilisé par les garçons pour parler de façon virile mais correcte. (Il existe ainsi plusieurs manières de dire « Je » en japonais et la façon de les employé dépend de la personne qui parle et à qui elle parle : une fille pourra utiliser « Watashi » ou « Hatashi », un garçon « Watashi », « Boku » ou « Ore »)
** Cf. l’article consacré aux AKB 48
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