dimanche 24 juillet 2011

Asakusa - Le Japon côté traditionnel

Difficile d'évoquer la visite de Tokyo sans parler du quartier d'Asakusa, un quartier du Nord-Est de la ville fréquenté par des tombereaux de touristes... en cela qu'il comporte à la fois des monuments traditionnels tels que le temple Sensô-ji et où se concentrent les boutiques à touristes de Tokyo.


La visite d'Asakusa en bref

Arrivés à Asakusa (cf. données pratiques), le choix privilégié par de nombreux touristes consiste à franchir la porte immense qui se dresse devant vous: le Kaminari-mon, la porte du Tonnerre qui renferme dans ses montants deux Dieux (du vent, à gauche, et de la foudre, à droite). Le plus impressionnant restant la lanterne énorme sous laquelle vous passerez et... les tongs qui se trouvent sur le montant gauche (une fois que vous l'avez franchi ou quand vous arrivez de la rue Namikase). Géantes, ces chaussures auraient été abandonnées par le Bouddha.

Le Kaminari-mon côté Namikase-dôri


Une fois le Kaminari-mon franchi, vous arrivez dans la rue Namikase, particulièrement animée... et pleine de touristes. Pas étonnant lorsque l'on donne un coup d'oeil aux boutiques: elles vendent toutes des souvenirs ou O-miyage, en Japonais: c'est une tradition au Japon où un voyage doit toujours être source de cadeaux pour les personnes à qui vous avez annoncé votre départ (collègues, amis, famille) sous peine d'être très mal vu. La rue Namikase vous permettra de préparer votre retour en France, avec estampes, chats porte-bonheur, baguettes, petites pâtisseries japonaises, porte-clé, drapeaux, éventails...

La Namikase dôri


Au bout de cette enfilade de boutiques qui doit bien faire 500 mètres, une nouvelle porte, nommée Hôzô-mon, qui annonce l'entrée dans le temple Sensô-ji ou Asakusa Kannon (nom de la divinité pour lequel il a été érigé). C'est le plus ancien et le plus connu des temples tokyoïtes: il aurait été fondé en 628 par trois pêcheurs avant d'être construit comme on le connait en 1692. Bien qu'il ait été détruit lors de la Seconde Guerre Mondiale, il a été ensuite reconstruit à l'identique. Il est entouré de nombreux édifices, et notamment d'une pagode à 5 étages sur votre gauche. Au sein de ce même ensemble, l'Asakusa-Jinja, sanctuaire sur votre droite qui rend hommage aux trois pêcheurs qui aurait fondé le Sensô-ji, vaut aussi le détour. C'est de ce lieu que part chaque année, le 3ème weekend de mai, la procession du Sanja-matsuri, le plus grand festival shintoïste du monde, qui rend hommage à ces trois pêcheurs. Notez aussi que lors de la fête des fleurs, le 8 avril, des processions d'enfants défilent au Sensô-ji.

Hôzô-mon


Sensô-ji


La visite de Asakusa est alors bien avancée. Vous pouvez ensuite décider de rejoindre Yoshiwara (à 1,5 kilomètre au nord), ancien quartier des maisons closes de Edo (ancien nom de Tokyo), ou préférer vous perdre dans les petites ruelles du quartier. Si vous deviez retourner vers la gare et le pont Azuma (ou Azumabashi), n'oubliez pas de lever la tête pour admirer la flamme dorée qui surmonte l'immeuble de la marque de bière Asahi, une oeuvre réalisée par un designer français (Philippe Starck).

Bonne visite !


Marièke Poulat


Anecdote: O-mikuji

Si l'abondance de touristes est parfois gênante, elle a des avantages. Ainsi, le temple Sensô-ji propose des O-mikuji (ou diseurs d'avenir) à la fois en Japonais et en anglais qui vous permettront de vous essayer à cette tradition japonaise pour 100 yens (la plupart du temps, seule une version japonaise existe). Il s'agit d'un petit papier que vous pouvez soit piocher soit désigner à l'aide de différents stratagèmes qui sont expliqués (notamment en secouant une boîte en bois d'où sort un bâtonnet numéroté qui vous indique quel tiroir ouvrir...). Le papier obtenu vous annoncera votre fortune à venir... et si celle-ci est mauvaise, vous n'aurez qu'à laisser le papier derrière vous, noué sur l'un des fils: ainsi les Dieux vous oublieront et la mauvaise fortune ne se réalisera pas.


Un O-mikuji


Données Pratiques

Accès: Pour accéder à Asakusa, deux solutions:
- L'arrêt de métro Asakusa qui se trouve sur la ligne Toei Asakusa se trouve à seulement quelques mètres du Kaminari-mon pour peu que vous choisissiez la sortie éponyme.
- Pour ceux qui ont opté pour le JR Pass et qui préfèrent utiliser la ligne JR et donc la ligne Yamanote, vous pouvez vous arrêter à Ueno, qui est la gare la plus proche. Prenez alors la sortie Higashi Ueno 3 et la rue Asakusa-Dôri. Remontez-là sur environ un kilomètre et prenez sur la gauche sur la rue Namikase : après deux cent mètres, vous ne pourrez pas rater le Kaminari-mon qui se dressera devant vous.


Petit coup d'oeil à Google Map


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Hébergement: Situé dans l'un des quartiers de Tokyo les plus proches de l'aéroport Narita, il y a de nombreuses facilités pour habiter sur place pour des prix très raisonnables (autour de 2000 yens la nuit) pour ceux qui voudraient rester pour visiter Tokyo pendant une semaine dans des conditions très simples mais sympas (en dortoir ou en chambre, sans petit-déj...): les auberges Khaosan.

samedi 23 juillet 2011

Trilogie sur les pâtes au Japon : Les ramens

Si le riz rond est à la base du régime japonais, les pâtes y ont aussi une place prédominante, comme le montre l'importance des plats uniques composés à partir de ces dernières. Il en existe trois sortes principales au Japon, cuisinées de différentes manières : les ramens, les udons et les sobas; qui ont toutes les trois la particularité d'être longues... afin d'être mangeables avec des baguettes et une sorte de cuillère à soupe, contrairement aux spaghettis et autres pennes qui sont considérés comme d'origine italienne et servies avec des couverts. Notez enfin que les japonais vouent un véritable culte à la version déshydratée des différentes recettes de pâtes japonaises, appelées Cup of Nooddles*.

Arrêt sur les ramens, les pâtes d'origine chinoise adaptées à la sauce japonaise.


*****


Qu'est-ce que c'est ?

Les ramens ラーメン désignent à la fois les pâtes, sortes de spaghettis de farine de blé d'origine chinoise, et le plat qu'elles permettent de composer qui se présente toujours sous la forme d'un bouillon où sont plongées les pâtes et les ingrédients. Si les pâtes utilisées dans les ramens sont donc toujours les mêmes, bouillons et ingrédients évoluent en fonction de la région ou des goûts.


Il existe ainsi quatre sortes différentes de bouillons: à la sauce soja (shoyu ramen), à l'os de porc (tonkotsu ramen), au sel (shio ramen) ou, la plus épaisse, au miso (miso ramen) (le miso étant une pâte épaisse très salée à base de soja). La spécialité tokyoïte étant les shoyu ramens. Les accompagnements les plus classiques sont une tranche de porc (souvent très grasse...), les oignons ou poireaux coupés en fines rondelles, des pousses de soja ou encore des noris (feuilles d'algues séchées). Ce plat unique est bon marché. Vous pourrez en dénicher à partir de 450 yens, voir un peu moins dans une cantine universitaire, par exemple.

Petit lexique pour comprendre ce que vous mangez...

Ramens – Ramen : ラーメン
Ramens à la sauce soja – Shoyu Ramen : しょゆ ラーメン
Ramens à l'os de porc – Tonkotsu Ramen : とんこつ ラーメン
Ramens au sel – Shio Ramen : しお ラーメン
Ramens au miso – Miso Ramen : みそ ラーメン
Ramens au sésame – Goma Ramen :ごま ラーメン

Anecdote

Pour les fans de Naruto, les ramens sont un plat que vous ne pouvez pas avoir manqué: il s'agit en effet du plat préféré du blondinet excité. D'ailleurs, son nom, Naruto, lui vient d'un des éléments des ramens, les narutomakis, sorte de surimi. Si il en mange plusieurs bols par repas, sachez qu'un seul (que vous pouvez prendre en tailles S, M ou L la plupart du temps), devrait pouvoir vous rassasier. C'est en effet un plat particulièrement calorique et reconstituant.


Et les tsukemens dans tout ça ?

Si le plat de ramens, constitué d'un bouillon de pâtes, est d'origine chinoise bien que les japonais y aient ajouté des modifications, ils ont inventé un autre plat à partir des pâtes ramens: les tsukemens. C'est un plat aux ingrédients proches des ramens, à cela prêt que la présentation est différentes: les pâtes et les ingrédients sont en effet disposés hors du bol de bouillon. Il s'agit alors de prendre chaque ingrédient séparément et de le plonger dans le bouillon avant de le déguster... Pas facile, certes, mais plus classe et les ingrédients restent un peu plus fermes que dans les ramens.

Conclusion

Même si à première vue, des spaghettis dans une soupe, ça ne vous parle pas... Essayez !!! Vous y reviendrez certainement.


Marièke Poulat


Bonnes adresses

Ramen à la sauce soja – Essayez les petites boutiques à Tokyo... un peu impressionnant au départ, mais plus sympa, plus original et parfois moins cher que les chaînes: vous trouverez facilement des bols autour de 500 yens qui devraient caler votre faim.

Tsukemen – Sur la rue Waseda, un restaurant vaut vraiment le coup au croisement entre la rue Waseda et la rue Meiji. Cf. lien – Pancarte en bois.

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Le musée du manga à Tokyo

Installé dans une ancienne école et entouré d’un parc en herbe synthétique afin de pouvoir s’y allonger en été pour y lire un manga emprunté, le Musée International du manga de Kyoto (ou International Museum of Manga of Kyoto) est un havre de paix. Passionnés de manga attention, vous pourriez ne pas voir passer le temps… d’autant plus si vous avez quelques petites connaissances en japonais.


Entrée du musée



Visite du musée

Ouvert en 2006 par la ville de Kyoto en collaboration avec l’université Seika, qui propose une section manga, le musée a été installé dans une ancienne école primaire. D’où son organisation assez labyrinthique. Après avoir traversé une cours d’herbe synthétique où les lecteurs viennent s’allonger pour lire quand il fait beau, on arrive dans le hall. Direction les caisses où l’on vous parlera en anglais et en japonais. Sur votre gauche, le début de l’exposition avec notamment des échantillons des BDs du monde entier (dîtes bonjour à Titeuf et à Tintin en passant), sur votre droite, la boutique où vous pourrez faire un tour en fin de visite, avec des mangas, bien sûr, mais aussi des artbooks, des goodies et autres lires spécialisés pour apprendre à dessiner des mangas.

En fonction de la période à laquelle vous découvrer le musée, les expositions changent. L’ayant visité par hasard lors de la semaine d’exposition des travaux des élèves de l’université, ces derniers étaient disposés à l’entrée et des courts-métrages des élèves étaient diffusés sur un écran à l’écart. Les élèves étaient à l’entrée et discutaient tranquillement.

Le plus impressionnant, selon moi, fut au moment d’accéder au second étage et de découvrir le mur de manga… une pièce dont les murs sont entièrement recouverts de mangas classés par année et par style. Ou comment Naruto et One Piece ne sont définitivement pas les seuls mangas japonais. Au centre, des expositions temporaires des dessins des plus grands mangakas et des jeux en japonais. Les multiples salles qui suivent présentent comment faire un manga, comment il est dessiné : sa trame, son storyboard, le dessin… et elles sont liées par des couloirs s

Au vu du nombre impressionnant de livres et des explications qui décrivent chaque œuvre, il est intéressant d’avoir des bases en japonais pour apprécier le musée et s’y perdre. Ce dernier est d’ailleurs parsemé de bancs et de fauteuils où il fait bon s’asseoir pour se plonger dans la lecture d’un classique. Mais ce n’est pas nécessaire. Les yeux brillent au moment de découvrir les multiples dessins exposés et si le novice en japonais ne passera certainement pas une journée à regarder les images, il pourra définitivement y prendre du plaisir. De même si vous avez un intérêt pour le dessin (et pas fondamentalement pour le manga).


Données pratiques

Le musée est situé sur la rue karasuma-Oike, dans le quartier Nakagyo-ku. De la gare de Kyoto, prenez la ligne Karasuma et descendez à l’arrêt Karasumaoike. C’est une ligne du métro de Kyoto et vous en aurez pour 210 yens et une dizaine de minute de trajet. Vous pouvez aussi décider de marcher : 3 kilomètres séparent la gare de Kyoto du musée.



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Il est ouvert tous les jours sauf le mercredi de 10 à 18 heures. La dernière entrée est autorisée à 30 minutes avant la fermeture, mais je vous déconseille de n’y rester qu’une demi-heure :c’est beaucoup trop court pour l’apprécier ! En été, cependant, entre le 14 juillet et le 31 août 2011, le musée ne ferme jamais, pas même les mercredis et l’horaire est étendu jusqu’à 20 heures. Notez que le musée ferme exceptionnellement durant les vacances de la Nouvelle Années (comptez au moins les 4 premiers jours de Janvier durant lesquel le Japon s’arrête de vivre) et trois jours dans l’année pour la maintenance.

Pour y accéder, vous devrez vous acquitter de : 800 yens pour les adultes, 300 yens pour les collégiens et lycéens et 100 yens pour les élèves de primaire. Comme de nombreux musées au Japon, il n’y a donc pas de réduction étudiante… Pour les fans de mangas qui resteront sur Kyoto pour une durée d’un an, il existe le MMPass avec accès illimité au musée et à sa bibliothèque mais pas aux expositions temporaires pour 6000 yens pour les adultes, 3600 pour collégiens et lycéens et 1200 pour les primaires. Notez aussi que l’entrée est gratuite lors de certains événements, comme lors de la semaine d’exposition des travaux réalisés par les étudiants de l’université, fin février (en 2011). Vérifiez les événements et autres expositions temporaires sur le site internet en anglais, bien plus fourni que le site français.


Conclusion

Après avoir visité trois temples, deux musées d’estampes et de calligraphie et quatre centres commerciaux, un arrêt s’impose au Musée International du Manga. D’une part, parce qu’il est le seul existant dans le monde et d’autre part, parce que vous découvrirez un autre pan de la culture japonaise qui mérite d’être aperçu. Et surtout parce que le musée est très calme et ce qu’il présente est très beau.


Marièke Poulat


* Website en français/anglais et japonais :
http://www.kyotomm.jp/
http://www.kyotomm.jp/english/
http://www.kyotomm.jp/french/

mardi 19 juillet 2011

Matsuri du Nouvel An et gourmandises

Si l’été est la saison des festivals(ou matsuri, en japonais) et des yukatas, ces kimonos légers et colorés, l’hiver et le Nouvel An ne sont pas en reste. Bien au contraire, puisque la plupart des japonais se rendent dans les sanctuaires shintoïste durant les trois premiers jours de la nouvelle année pour fêter l’Hatsumôde… des sanctuaires où s’entassent de nombreux stands qui vendent charmes et snacks. Avis aux gourmands : il y en a pour tous les goûts !

Le salé

Les Okonomiyakis – Tout-ce-que-vous-aimez-grillé (environ 500 yens l’un): Ces omelettes de chou chinois aussi appelées pizza japonais ou pancakes japonais sont particulièrement appréciées de japonais. La plupart du temps, elles contiennent du porc, du bœuf, des crevettes ou du poulpe et sont parfumées au gingembre. Elles sont confectionnées devant vous sur des plaques chauffantes et vous sont servies dans des barquettes en plastiques fermées par des élastiques avec des baguettes en bois.

Les Takoyakis – Poulpe grillé (environ 300 yens les 6) : Ceux sont des boules de pâte fourrés de poulpe, de gingembre et d’oignons qui sont ensuite dorés devant vous dans des moules formés d’une demi-boule… Tendre à l’intérieur et croustillants à l’extérieur, les takoyakis valent le coup d’œil ! Ils vous sont servis par 6 dans des barquettes avec des baguettes, assaisonnés du condiment que vous désirez. C’est LA nourriture de fête par excellence.

Les yakisoba – Sobas (nouilles) grillées (environ 300 yens la barquette) : Des nouilles japonais (en forme de spaghettis), du choux, des crevettes, des oignons, du gingembre, un peu d’huile pour faire revenir le tout et une bonne dose de sauce Yakisoba plus ou moins sucrée et épicées… et c’est prêt ! Devant vos yeux, le cuisinier les remue, vous sert et arrose votre portion copieuse de sauce. Attention, ça peut être assez épicé et c’est surtout pas très facile à manger surtout en marchant… Pause obligatoire !

Le poulet grillé (environ 300 yens la cuisse) : Un met adoré par les japonais, le poulet rôti. A cela prêt qu’ils se limitent à la cuisse et à son haut de cuisse, dont l’os est intelligemment enroulé de papier d’aluminium pour servir de poignée… Malin. A l’image des autres plats chauds, le morceau de poulet est souvent servi dans une barquette en pastique mais sans baguettes. Pas la peine, vous avez les pinces Monseigneur ^^

Le maïs grillé à la sauce soja (100 yens) : Un épi de maïs grillé, comme cela se fait aux USA ou dans de nombreux pays et comme cela commence à se faire en France… à la différence qu’au lieu de le faire à l’huile ou au grille, les épis sont grillé à la sauce soja.

Le sucré

Les dangos (100 yens l’un) : Enfilées sur un cure-dent géant, trois ou quatre boules de mochi (cette pâte de farine de riz gluante) recouvert de sauce soja ou d’anko, la pâte sucrée de haricots rouge. Servis par deux ou par trois dans des barquettes en plastiques dans les supermarchés, ils sont vendus à l’unité dans les festivals… et, miracle, ils sont chauds ! Du pain béni en hiver (même si certains occidentaux ont beaucoup de mal avec la texture du mochi…) !

Les bananes enrobées de chocolat (100 yens la brochette) : Le nom parle de lui-même. Là encore enfilée sur un cure dent géant, les morceaux d’une bananes sont enrobés de chocolat, parfois coloré (en bleu ou en rose) et décoré de vermicelles multicolores. Il existe une variante faite avec des fraises… mais la version la plus courante est celle à la banane, qui est fruit vendu le moins cher au Japon.

Les crêpes (300 yens l’une) : Contrairement aux crêpes françaises, les crêpes japonais sont toujours servies plus croustillante et vous sont tendues à la verticale, comme si elles étaient des cornets. Dans les festivals, elles sont moins garnies que celles, gargantuesques, de Harajuku. La plupart du temps, elles se limitent ainsi à un parfum et à de la crème chantilly. Mais elles valent tout de même le détour… surtout qu’elles sont toutes chaudes !

Les marrons chauds (en fonction de la taille du cornet) : Et oui. Je ne connais pas la traduction japonaise de « Ils sont chauds mes marrons, chauds ! », mais c’est avec plaisir que vous retrouverez notre fameuse spécialité de l’autre côté du monde !

La boisson

En plus de la sacro-sainte bière que vous retrouverez n’importe où vous mettrez les pieds au Japon (la faute aux distributeurs Asahi qui vous permettent d’en acheter à n’importe quelle heure du jour et de la nuit… et à n’importe quel âge), il est possible de déguster l’Amazaké… avec un nom composé de « amai » (doux) et de « saké » (vous avez vraiment besoin d’une traduction ?), il est facile de deviner que cette boisson est un alcool très doux. Au point même de se demander si cette boisson épaisse blanche faite de riz écrasée contient de l’alcool. Consommée chaude, c’est un pendant très sucré de notre vin chaud... A tester, même si vous n’aimez pas l’alcool : il y a fort à parier que vous n’en sentirez pas le goût et que vous serez content de vous réchauffer un peu de l’intérieur.

Le Nouvel An au Japon dans un temple… une expérience traditionnelle à vivre ! Mais, attention, sachez que cette période est particulièrement calme : les japonais arrêtent de vivre du 31 décembre au 4 janvier pour se retrouver en famille (retrait de liquide y compris…) !


Marièke Poulat


PS : Les prix sont indiqués à titre indicatif… mais ils évoluent grandement d’un festival à l’autre, en fonction de la renommée du festival et des prix des concurrents. La plupart du temps, tous les prix sont alignés les uns sur les autres.

samedi 16 juillet 2011

Nara, une ancienne capitale magique dans le Kansai

Nara, très ancienne capitale du Japon (de 710 à 789) est une des villes que vous devrez visiter au moment de vous rendre dans le Kansai car elle regorge d'histoire, entre ses temples, son site impérial, et de magie... les cerfs peuplant son parc participant à l'ambiance zen qui y règne. Cependant, la ville n'est pas aisée à visiter en un jour, car elle comporte plusieurs sites à voir à l'ouest et à l'est, avec des transports en commun peu pratiques.

Carte de Nara


Aussi, si vous ne disposez que d'une journée à Nara et que vous avez un choix à faire, je vous propose de vous concentrer sur le parc, à l'est, où s'entassent temples impressionnants et cerfs... et d'occulter l'ouest de la ville. C'est le choix que j'ai fait car j'avais déjà visité Kyoto et Tokyo et que les temples et les palais impériaux, c'était du déjà-vu...

Je n'ai passé qu'une journée à Nara, sans y rester pour dormir: c'est possible car la ville est très proche par train de Kyoto et de Osaka. De Kyoto, la ligne JR Miyakoji, dont un train part toutes les 30 minutes, met 45 minutes à rejoindre la gare JR Nara de la gare principale de Kyoto pour 690 yens. Evitez la ligne Kintetsu qui coûte plus cher et ne fonctionne pas avec le JR pass. Au départ de Osaka, c'est la ligne Yamatoji qui dessert la gare principale de Nara: elle passe à la gare Osaka (45 minutes et 780 yens) et Tennoji à Osaka (30 minutes 480 yens).

Une fois arrivé à Nara, direction l'ouest, vers le Parc... Il est à peine en vue que l'on aperçoit les premiers habitants de Nara. Les cerfs, ils sont plus de 1000 ! Et en liberté. Sur votre droite, à ne pas manquer, le Kofukuji avec ses pagodes de 3 et 5 étages. Il était cependant en travaux au moment d'y passer. En continuant vers le sud, vous devriez tomber sur le plan d'eau Isaware Ike, un plan d'eau où se reflète la pagode à 5 étages. Vous pouvez ensuite continuer vers le sud pour tomber sur le Gangô-ji, un autre temple qui vaut le coup aussi mais dont l'entrée est payante (400 yens)... Notez que les meilleures rencontres sont parfois les plus inattendues: le petit temple de l'amour est particulièrement joli entre Isaware Ike et le Gangô-ji.

Direction le parc, au nord, et le todai-ji. C'est le temple qui se trouve au dos des pièces de 10 yens. Il est particulièrement imposant et à l'intérieur se ''cache'' le plus grand bouddha en bois en intérieur du Japon qui culmine à plus de 15 mètres de haut. Si l'entrée est payante, elle le mérite. Sans compter que vous pouvez accéder au paradis à l'intérieur pour peu que vous parveniez à vous faufiler dans le mince trou qui se trouve dans l'un des piliers du temple: il fait la taille de la narine du bouddha... et les enfants n'auront pas de mal à s'y glisser, les adultes auront plus de mal.

Dans le parc, je vous conseille sans hésiter le sanctuaire shintoïste Kasuga lui aussi situé dans le parc qui compte plus de 3000 lanternes, faites de bronze, de bois ou de pierre, sur lesquelles de nombreux noms sont inscrits. Moins visité et moins connu que le Todai-ji, l'atmosphère qui y règne est magique, surtout en fin de semaine.

Avant de retourner en centre-ville pour reprendre votre train, contournez la Wakakusayama, une colline à l'herbe sèche qui surplombe le parc. Chaque année, le 28 janvier, elle est le théatre du festival de Nara Wakakusayama Yamayaki... Yamayaki qui signifie montagne grillée... Le feu est mis à la montagne au cours de cérémonies en tout genre qui agitent tous les temples de la ville.

Ville très calme et à taille humaine, elle est particulièrement agréable à visiter. Je l'ai vraiment apprécié. Les cerfs n'enlèvent rien, même si c'est parfois impressionnant de se retrouver encerclée par plusieurs d'entre eux. Crise de fou rire garantie avec les hurlements des jeunes japonaises qui s'amusent à les nourrir avant d'être impressionnées par l'attroupement qui se forment autour d'elles... Une ville où vous devez nécessairement vous arrêter si vous passez par le Kansai.

Marièke Poulat

Une anecdote pour les amateurs de Naruto

Un des personnages de naruto au QI impressionnant mais à la fainéantise sans égale s'appelle Shikamaru Nara. Il s'agit d'un jeu de mot de l'auteur en japonais. En effet, Nara, son nom de famille, se rapporte à la ville japonaise du même nom, alors que ''Shika'' signifie ''cerf'' en Japonais. ''Maru'' est finalement un suffixe souvent ajouté aux prénoms des garçons et à le sens du développement.

Visite du quartier de Harajuku (à Tokyo)

S’il est bien moins connu que Shibuya, quartier des modeuses de Tokyo au carrefour fou, Harajuku est un quartier central de la vie des jeunes de la ville, situé à quelques encablures de Shibuya (seul un arrêt les sépare sur la ligne Yamanote). C’est l’un de mes quartiers tokyoïtes préféré pour sa diversité et sa constante agitation.

Diversité à Harajuku

Sans retomber dans le cliché classique de la dualité de l’ancien et du moderne au Japon, il est vrai que la diversité est de mise dans le quartier de Harajuku. Dans le même dimanche, on peut tout aussi bien y croiser des jeunes filles déguisées à l’effigie de leurs mangas préférés qu’une femme habillée de blanc célébrant son mariage dans le sanctuaire de Meiji, le plus grand lieu de culte shintoïste du pays. Sans oublier que dans ce quartier deux types de population se cotoient dans deux rues parallèles : d’un côté, la Takeshita Dôri, la rue des adolescents et des jeunes, et de l’autre, l’Omedetesandô, les Champs Elysées japonais… avec forcément, un public plus âgé et plus fortuné. Et surtout, des internationaux, les gaijins, qui viennent visiter ces lieux reconnus et sont peut-être plus nombreux que les japonais.

Takeshita Dôri

Située en face de la sortie « Takeshita Dôri » (sortie 1) de la ligne Yamanote, son entrée est surmontée d’un portique et d’un clown entouré de ballons, illuminé durant les fêtes de fin d’année. La rue, assez étroite, est perpétuellement bondée. Le dimanche, il est presque impossible de toucher les pieds par terre et c’est la foule qui vous guide. Agoraphobes, s’abstenir ^^ Takeshitadôri compte un nombre impressionnant de boutique dont les activités sont dédiées aux jeunes : des goodies, des accessoires, des fast-foods (Lotteria, McDo...) et restaurants particuliers (le all-you-can-eat Sweet Paradise, spécialisé dans les sucreries), des magasins de vêtement, de chaussures… Et des enseignes plus surprenantes, typiquement japonaises : des magasins de costumes pour se la jouer Goth Lolita, la boutique officielle Tamagochi (à gauche de l’entrée de la Takeshita Dori), un sous-sol entier de Purikuras (les photomatons customisables), des boutiques d’idoles (où vous pouvez acheter des photos des idoles), le hyaku-en-shop le plus grand du Japon ou encore des stands de vendeurs de crêpes remplies de crème chantilly… Bref, le paradis des jeunes.

Omotesandô

Et, à à peine 200 mètres, l’Omotesandô, le paradis de la modeuse (très) aisée. Sur une large avenue boisée aux faux airs de Champs Elysées comme on en fait assez peu au Japon, les marques les plus prestigieuses de la Haute couture mondiale se pressent : Prada, Louis Vuitton, Cartier, Dior… Si vous n’oserez peut-être pas entrer dans les boutiques de peur d’être décalé, l’architecture même du quartier est intéressante tant les designers semblent avoir eu carte blanche. Je vous conseille aussi un petit arrêt chez Kiddy Land, un magasin de jouets situé sur l’Omotesando qui est aujourd’hui en cours de déménagement, dans une des petites rues perpendiculaires. Vous y débusquerez toutes ces marques qui ont pu faire rêver petits et grands enfants : Hello Kitty, tous les goodies des films du Studio Ghibli, Pokemon…

Sanctuaire shintoïste Meiji et le parc Yomogi

Mais comme je le disais en introduction, il y en a pour tous les goûts à Harajuku. Et si vous n’êtes pas trop « magasin » et monde, un petit tour dans le parc de Yoyogi s’impose. Vous pouvez y accéder facilement, par la sortie 2 de la gare Yamanote de Harajuku. Passez le pont (où vous pourrez tomber sur des Cosplays tous les dimanches… même si vous verrez vite qu’il y a plus de photographes que de gens déguisés) et vous arriverez à l’entrée du sanctuaire de Meiji qui est situé dans le parc Yoyogi (ou Yoyogi Koen) et annoncé par un tôri. Vous devriez tomber dessus en quelques minutes de marche. Il se trouve à 500 mètres du pont, environ… vous ne pourrez pas le rater ;) Il n’a rien de très particulier mais sa taille est impressionnante et vous pourrez assister à des défilés lors des mariages qui ont lieu toute l’année. Et puis, la documentation est aussi disponible en anglais, de même que les prédictions en tout genre. Une bonne manière de découvrir la religion shintoïste.

Ou comment il est aisé de changer d’atmosphère trois fois en une balade de quelques heures à peine. Si vous ne prenez pas le temps de vous arrêter dans chaque boutique, trois, quatre heures vous suffiront… Mais je vous conseille de prendre un peu plus de temps pour flâner dans les différents magasins et autres boutiques pour prendre un peu la température du lieu.

mardi 12 juillet 2011

Yokohama, la voisine de Tokyo

En plus d’être une marque de moto reconnue, Yokohama est aussi le nom d’une des plus grandes villes japonaises (avec plus de 3,5 millions d’habitants), située dans la banlieue tokyoïte. Seules 45 minutes de train de banlieue séparent Tokyo et Yokohama et nombreux sont les étudiants originaires de Yokohama qui font chaque jour la navette entre les deux villes. Un trajet que je vous conseille de faire pour découvrir une ville qui mérite le coup d’œil.

Se rendre à Yokohama au départ de Tokyo

Il est donc particulièrement aisé de rejoindre Yokohama de Tokyo. Et ce, par l’intermédiaire de plusieurs lignes de trains, gérée par la compagnie JR East. La solution la plus courte et la moins chère est celle de partir de Shibuya, avec la ligne Tokyu Toyoko qui vous emmène jusqu’à la gare principale de Yokohama en 25 minutes pour 260 yens (moins de 3 euros !). Mais vous pouvez aussi partir des gares Shinjuku ou Ikebukuro avec la ligne Shonan Shinjuku (environ 30 minutes et 540 yens, contre 30 minutes et 380 yens si vous montez à Shibuya). Ou encore de l’arrêt Tokyo ou de Shinagawa avec la ligne Tokaido : 25 minutes et 450 yens de Tokyo et 20 minutes et 280 yens de Shinagawa.

Une fois arrivé à Yokohama, vous pouvez décider de sillonner la ville à pied (ce qui peut être sympa, puisque la ville, balnéaire, est plutôt agréable et propre) ou de la traverser plus rapidement grâce au métro pour vous retrouver directement là où vous souhaitez aller. Il existe aussi des trajets en bus.

La carte de la ville

Que visiter à Yokohama ?

Les plans ne manquent pas. Que ce soit le parc, le stade (qui a accueilli la finale de la Coupe du Monde 2002 et accueille encore de nombreux concerts), la rade du port, le musée des ramens instantanées (oui, oui…), un temple où viennent se recueillir les joueurs de football ou encore le Chinatown… il y en a pour tous les goûts à Yokohama, qui est aussi l’un des premiers ports où sont arrivés les internationaux (d’où la présence d’un cimetière international). Sans compter que son caractère de ville balnéaire en fait un endroit très agréable où se balader et où faire ses achats de souvenirs. Yokohama n’est pas seulement une ville dortoir, mais un pôle d’activité à part entière… comme le montre l’activité de son port. C’est aussi une ville très axée sur le loisir, une sorte d’Odaiba géante, avec des parcs de jeux et des grands centres commerciaux. Des caractéristiques qui en font une destination idéale pour une sortie d’un jour ou plus.

Le centre de Yokohama

La rade de Yokohama

Zoom sur le Chinatown

Si la ville de Tokyo n’a pas de Chinatown, ce dernier a été délocalisé sur Yokohama qui en comporte un impressionnant. Reconnu officiellement en 1955 lors de la construction de la porte principale, il date de plus de 150 ans à l’arrivée des premiers immigrants chinois au Japon. C’est le plus grand Chinatown d’Asie avec entre 3000 et 4000 habitants, même si peu d’entre eux sont des chinois. Il comporte énormément de restaurants chinois… cependant, si vous voulez manger chinois, il existe de nombreux restaurants moins chers à Tokyo, car l’étiquette « restaurant chinois du Chinatown » semble se payer chère…

La porte principale du Chinatown



Yokohama, bien qu’assez peu différente de Tokyo, est une ville plus lente… peut-être plus européenne dans sa façon d’être organisée et de vivre. Elle est une bonne ville à découvrir pour une sortie si vous restez longtemps à Tokyo… cependant, si vous n’avez qu’un court séjour au Japon et souhaitez aller à l’extérieur de Tokyo pour une journée de visite, privilégiez Kamakura (un peu plus loin mais culturellement plus détonante avec le Bouddha géant et des temples bouddhistes et sanctuaires shintoïstes impressionnants).

Marièke Poulat
PS/ Notez qu’elle est jumelée avec Lyon, en France.