dimanche 24 juillet 2011

Asakusa - Le Japon côté traditionnel

Difficile d'évoquer la visite de Tokyo sans parler du quartier d'Asakusa, un quartier du Nord-Est de la ville fréquenté par des tombereaux de touristes... en cela qu'il comporte à la fois des monuments traditionnels tels que le temple Sensô-ji et où se concentrent les boutiques à touristes de Tokyo.


La visite d'Asakusa en bref

Arrivés à Asakusa (cf. données pratiques), le choix privilégié par de nombreux touristes consiste à franchir la porte immense qui se dresse devant vous: le Kaminari-mon, la porte du Tonnerre qui renferme dans ses montants deux Dieux (du vent, à gauche, et de la foudre, à droite). Le plus impressionnant restant la lanterne énorme sous laquelle vous passerez et... les tongs qui se trouvent sur le montant gauche (une fois que vous l'avez franchi ou quand vous arrivez de la rue Namikase). Géantes, ces chaussures auraient été abandonnées par le Bouddha.

Le Kaminari-mon côté Namikase-dôri


Une fois le Kaminari-mon franchi, vous arrivez dans la rue Namikase, particulièrement animée... et pleine de touristes. Pas étonnant lorsque l'on donne un coup d'oeil aux boutiques: elles vendent toutes des souvenirs ou O-miyage, en Japonais: c'est une tradition au Japon où un voyage doit toujours être source de cadeaux pour les personnes à qui vous avez annoncé votre départ (collègues, amis, famille) sous peine d'être très mal vu. La rue Namikase vous permettra de préparer votre retour en France, avec estampes, chats porte-bonheur, baguettes, petites pâtisseries japonaises, porte-clé, drapeaux, éventails...

La Namikase dôri


Au bout de cette enfilade de boutiques qui doit bien faire 500 mètres, une nouvelle porte, nommée Hôzô-mon, qui annonce l'entrée dans le temple Sensô-ji ou Asakusa Kannon (nom de la divinité pour lequel il a été érigé). C'est le plus ancien et le plus connu des temples tokyoïtes: il aurait été fondé en 628 par trois pêcheurs avant d'être construit comme on le connait en 1692. Bien qu'il ait été détruit lors de la Seconde Guerre Mondiale, il a été ensuite reconstruit à l'identique. Il est entouré de nombreux édifices, et notamment d'une pagode à 5 étages sur votre gauche. Au sein de ce même ensemble, l'Asakusa-Jinja, sanctuaire sur votre droite qui rend hommage aux trois pêcheurs qui aurait fondé le Sensô-ji, vaut aussi le détour. C'est de ce lieu que part chaque année, le 3ème weekend de mai, la procession du Sanja-matsuri, le plus grand festival shintoïste du monde, qui rend hommage à ces trois pêcheurs. Notez aussi que lors de la fête des fleurs, le 8 avril, des processions d'enfants défilent au Sensô-ji.

Hôzô-mon


Sensô-ji


La visite de Asakusa est alors bien avancée. Vous pouvez ensuite décider de rejoindre Yoshiwara (à 1,5 kilomètre au nord), ancien quartier des maisons closes de Edo (ancien nom de Tokyo), ou préférer vous perdre dans les petites ruelles du quartier. Si vous deviez retourner vers la gare et le pont Azuma (ou Azumabashi), n'oubliez pas de lever la tête pour admirer la flamme dorée qui surmonte l'immeuble de la marque de bière Asahi, une oeuvre réalisée par un designer français (Philippe Starck).

Bonne visite !


Marièke Poulat


Anecdote: O-mikuji

Si l'abondance de touristes est parfois gênante, elle a des avantages. Ainsi, le temple Sensô-ji propose des O-mikuji (ou diseurs d'avenir) à la fois en Japonais et en anglais qui vous permettront de vous essayer à cette tradition japonaise pour 100 yens (la plupart du temps, seule une version japonaise existe). Il s'agit d'un petit papier que vous pouvez soit piocher soit désigner à l'aide de différents stratagèmes qui sont expliqués (notamment en secouant une boîte en bois d'où sort un bâtonnet numéroté qui vous indique quel tiroir ouvrir...). Le papier obtenu vous annoncera votre fortune à venir... et si celle-ci est mauvaise, vous n'aurez qu'à laisser le papier derrière vous, noué sur l'un des fils: ainsi les Dieux vous oublieront et la mauvaise fortune ne se réalisera pas.


Un O-mikuji


Données Pratiques

Accès: Pour accéder à Asakusa, deux solutions:
- L'arrêt de métro Asakusa qui se trouve sur la ligne Toei Asakusa se trouve à seulement quelques mètres du Kaminari-mon pour peu que vous choisissiez la sortie éponyme.
- Pour ceux qui ont opté pour le JR Pass et qui préfèrent utiliser la ligne JR et donc la ligne Yamanote, vous pouvez vous arrêter à Ueno, qui est la gare la plus proche. Prenez alors la sortie Higashi Ueno 3 et la rue Asakusa-Dôri. Remontez-là sur environ un kilomètre et prenez sur la gauche sur la rue Namikase : après deux cent mètres, vous ne pourrez pas rater le Kaminari-mon qui se dressera devant vous.


Petit coup d'oeil à Google Map


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Hébergement: Situé dans l'un des quartiers de Tokyo les plus proches de l'aéroport Narita, il y a de nombreuses facilités pour habiter sur place pour des prix très raisonnables (autour de 2000 yens la nuit) pour ceux qui voudraient rester pour visiter Tokyo pendant une semaine dans des conditions très simples mais sympas (en dortoir ou en chambre, sans petit-déj...): les auberges Khaosan.

samedi 23 juillet 2011

Trilogie sur les pâtes au Japon : Les ramens

Si le riz rond est à la base du régime japonais, les pâtes y ont aussi une place prédominante, comme le montre l'importance des plats uniques composés à partir de ces dernières. Il en existe trois sortes principales au Japon, cuisinées de différentes manières : les ramens, les udons et les sobas; qui ont toutes les trois la particularité d'être longues... afin d'être mangeables avec des baguettes et une sorte de cuillère à soupe, contrairement aux spaghettis et autres pennes qui sont considérés comme d'origine italienne et servies avec des couverts. Notez enfin que les japonais vouent un véritable culte à la version déshydratée des différentes recettes de pâtes japonaises, appelées Cup of Nooddles*.

Arrêt sur les ramens, les pâtes d'origine chinoise adaptées à la sauce japonaise.


*****


Qu'est-ce que c'est ?

Les ramens ラーメン désignent à la fois les pâtes, sortes de spaghettis de farine de blé d'origine chinoise, et le plat qu'elles permettent de composer qui se présente toujours sous la forme d'un bouillon où sont plongées les pâtes et les ingrédients. Si les pâtes utilisées dans les ramens sont donc toujours les mêmes, bouillons et ingrédients évoluent en fonction de la région ou des goûts.


Il existe ainsi quatre sortes différentes de bouillons: à la sauce soja (shoyu ramen), à l'os de porc (tonkotsu ramen), au sel (shio ramen) ou, la plus épaisse, au miso (miso ramen) (le miso étant une pâte épaisse très salée à base de soja). La spécialité tokyoïte étant les shoyu ramens. Les accompagnements les plus classiques sont une tranche de porc (souvent très grasse...), les oignons ou poireaux coupés en fines rondelles, des pousses de soja ou encore des noris (feuilles d'algues séchées). Ce plat unique est bon marché. Vous pourrez en dénicher à partir de 450 yens, voir un peu moins dans une cantine universitaire, par exemple.

Petit lexique pour comprendre ce que vous mangez...

Ramens – Ramen : ラーメン
Ramens à la sauce soja – Shoyu Ramen : しょゆ ラーメン
Ramens à l'os de porc – Tonkotsu Ramen : とんこつ ラーメン
Ramens au sel – Shio Ramen : しお ラーメン
Ramens au miso – Miso Ramen : みそ ラーメン
Ramens au sésame – Goma Ramen :ごま ラーメン

Anecdote

Pour les fans de Naruto, les ramens sont un plat que vous ne pouvez pas avoir manqué: il s'agit en effet du plat préféré du blondinet excité. D'ailleurs, son nom, Naruto, lui vient d'un des éléments des ramens, les narutomakis, sorte de surimi. Si il en mange plusieurs bols par repas, sachez qu'un seul (que vous pouvez prendre en tailles S, M ou L la plupart du temps), devrait pouvoir vous rassasier. C'est en effet un plat particulièrement calorique et reconstituant.


Et les tsukemens dans tout ça ?

Si le plat de ramens, constitué d'un bouillon de pâtes, est d'origine chinoise bien que les japonais y aient ajouté des modifications, ils ont inventé un autre plat à partir des pâtes ramens: les tsukemens. C'est un plat aux ingrédients proches des ramens, à cela prêt que la présentation est différentes: les pâtes et les ingrédients sont en effet disposés hors du bol de bouillon. Il s'agit alors de prendre chaque ingrédient séparément et de le plonger dans le bouillon avant de le déguster... Pas facile, certes, mais plus classe et les ingrédients restent un peu plus fermes que dans les ramens.

Conclusion

Même si à première vue, des spaghettis dans une soupe, ça ne vous parle pas... Essayez !!! Vous y reviendrez certainement.


Marièke Poulat


Bonnes adresses

Ramen à la sauce soja – Essayez les petites boutiques à Tokyo... un peu impressionnant au départ, mais plus sympa, plus original et parfois moins cher que les chaînes: vous trouverez facilement des bols autour de 500 yens qui devraient caler votre faim.

Tsukemen – Sur la rue Waseda, un restaurant vaut vraiment le coup au croisement entre la rue Waseda et la rue Meiji. Cf. lien – Pancarte en bois.

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Le musée du manga à Tokyo

Installé dans une ancienne école et entouré d’un parc en herbe synthétique afin de pouvoir s’y allonger en été pour y lire un manga emprunté, le Musée International du manga de Kyoto (ou International Museum of Manga of Kyoto) est un havre de paix. Passionnés de manga attention, vous pourriez ne pas voir passer le temps… d’autant plus si vous avez quelques petites connaissances en japonais.


Entrée du musée



Visite du musée

Ouvert en 2006 par la ville de Kyoto en collaboration avec l’université Seika, qui propose une section manga, le musée a été installé dans une ancienne école primaire. D’où son organisation assez labyrinthique. Après avoir traversé une cours d’herbe synthétique où les lecteurs viennent s’allonger pour lire quand il fait beau, on arrive dans le hall. Direction les caisses où l’on vous parlera en anglais et en japonais. Sur votre gauche, le début de l’exposition avec notamment des échantillons des BDs du monde entier (dîtes bonjour à Titeuf et à Tintin en passant), sur votre droite, la boutique où vous pourrez faire un tour en fin de visite, avec des mangas, bien sûr, mais aussi des artbooks, des goodies et autres lires spécialisés pour apprendre à dessiner des mangas.

En fonction de la période à laquelle vous découvrer le musée, les expositions changent. L’ayant visité par hasard lors de la semaine d’exposition des travaux des élèves de l’université, ces derniers étaient disposés à l’entrée et des courts-métrages des élèves étaient diffusés sur un écran à l’écart. Les élèves étaient à l’entrée et discutaient tranquillement.

Le plus impressionnant, selon moi, fut au moment d’accéder au second étage et de découvrir le mur de manga… une pièce dont les murs sont entièrement recouverts de mangas classés par année et par style. Ou comment Naruto et One Piece ne sont définitivement pas les seuls mangas japonais. Au centre, des expositions temporaires des dessins des plus grands mangakas et des jeux en japonais. Les multiples salles qui suivent présentent comment faire un manga, comment il est dessiné : sa trame, son storyboard, le dessin… et elles sont liées par des couloirs s

Au vu du nombre impressionnant de livres et des explications qui décrivent chaque œuvre, il est intéressant d’avoir des bases en japonais pour apprécier le musée et s’y perdre. Ce dernier est d’ailleurs parsemé de bancs et de fauteuils où il fait bon s’asseoir pour se plonger dans la lecture d’un classique. Mais ce n’est pas nécessaire. Les yeux brillent au moment de découvrir les multiples dessins exposés et si le novice en japonais ne passera certainement pas une journée à regarder les images, il pourra définitivement y prendre du plaisir. De même si vous avez un intérêt pour le dessin (et pas fondamentalement pour le manga).


Données pratiques

Le musée est situé sur la rue karasuma-Oike, dans le quartier Nakagyo-ku. De la gare de Kyoto, prenez la ligne Karasuma et descendez à l’arrêt Karasumaoike. C’est une ligne du métro de Kyoto et vous en aurez pour 210 yens et une dizaine de minute de trajet. Vous pouvez aussi décider de marcher : 3 kilomètres séparent la gare de Kyoto du musée.



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Il est ouvert tous les jours sauf le mercredi de 10 à 18 heures. La dernière entrée est autorisée à 30 minutes avant la fermeture, mais je vous déconseille de n’y rester qu’une demi-heure :c’est beaucoup trop court pour l’apprécier ! En été, cependant, entre le 14 juillet et le 31 août 2011, le musée ne ferme jamais, pas même les mercredis et l’horaire est étendu jusqu’à 20 heures. Notez que le musée ferme exceptionnellement durant les vacances de la Nouvelle Années (comptez au moins les 4 premiers jours de Janvier durant lesquel le Japon s’arrête de vivre) et trois jours dans l’année pour la maintenance.

Pour y accéder, vous devrez vous acquitter de : 800 yens pour les adultes, 300 yens pour les collégiens et lycéens et 100 yens pour les élèves de primaire. Comme de nombreux musées au Japon, il n’y a donc pas de réduction étudiante… Pour les fans de mangas qui resteront sur Kyoto pour une durée d’un an, il existe le MMPass avec accès illimité au musée et à sa bibliothèque mais pas aux expositions temporaires pour 6000 yens pour les adultes, 3600 pour collégiens et lycéens et 1200 pour les primaires. Notez aussi que l’entrée est gratuite lors de certains événements, comme lors de la semaine d’exposition des travaux réalisés par les étudiants de l’université, fin février (en 2011). Vérifiez les événements et autres expositions temporaires sur le site internet en anglais, bien plus fourni que le site français.


Conclusion

Après avoir visité trois temples, deux musées d’estampes et de calligraphie et quatre centres commerciaux, un arrêt s’impose au Musée International du Manga. D’une part, parce qu’il est le seul existant dans le monde et d’autre part, parce que vous découvrirez un autre pan de la culture japonaise qui mérite d’être aperçu. Et surtout parce que le musée est très calme et ce qu’il présente est très beau.


Marièke Poulat


* Website en français/anglais et japonais :
http://www.kyotomm.jp/
http://www.kyotomm.jp/english/
http://www.kyotomm.jp/french/

mardi 19 juillet 2011

Matsuri du Nouvel An et gourmandises

Si l’été est la saison des festivals(ou matsuri, en japonais) et des yukatas, ces kimonos légers et colorés, l’hiver et le Nouvel An ne sont pas en reste. Bien au contraire, puisque la plupart des japonais se rendent dans les sanctuaires shintoïste durant les trois premiers jours de la nouvelle année pour fêter l’Hatsumôde… des sanctuaires où s’entassent de nombreux stands qui vendent charmes et snacks. Avis aux gourmands : il y en a pour tous les goûts !

Le salé

Les Okonomiyakis – Tout-ce-que-vous-aimez-grillé (environ 500 yens l’un): Ces omelettes de chou chinois aussi appelées pizza japonais ou pancakes japonais sont particulièrement appréciées de japonais. La plupart du temps, elles contiennent du porc, du bœuf, des crevettes ou du poulpe et sont parfumées au gingembre. Elles sont confectionnées devant vous sur des plaques chauffantes et vous sont servies dans des barquettes en plastiques fermées par des élastiques avec des baguettes en bois.

Les Takoyakis – Poulpe grillé (environ 300 yens les 6) : Ceux sont des boules de pâte fourrés de poulpe, de gingembre et d’oignons qui sont ensuite dorés devant vous dans des moules formés d’une demi-boule… Tendre à l’intérieur et croustillants à l’extérieur, les takoyakis valent le coup d’œil ! Ils vous sont servis par 6 dans des barquettes avec des baguettes, assaisonnés du condiment que vous désirez. C’est LA nourriture de fête par excellence.

Les yakisoba – Sobas (nouilles) grillées (environ 300 yens la barquette) : Des nouilles japonais (en forme de spaghettis), du choux, des crevettes, des oignons, du gingembre, un peu d’huile pour faire revenir le tout et une bonne dose de sauce Yakisoba plus ou moins sucrée et épicées… et c’est prêt ! Devant vos yeux, le cuisinier les remue, vous sert et arrose votre portion copieuse de sauce. Attention, ça peut être assez épicé et c’est surtout pas très facile à manger surtout en marchant… Pause obligatoire !

Le poulet grillé (environ 300 yens la cuisse) : Un met adoré par les japonais, le poulet rôti. A cela prêt qu’ils se limitent à la cuisse et à son haut de cuisse, dont l’os est intelligemment enroulé de papier d’aluminium pour servir de poignée… Malin. A l’image des autres plats chauds, le morceau de poulet est souvent servi dans une barquette en pastique mais sans baguettes. Pas la peine, vous avez les pinces Monseigneur ^^

Le maïs grillé à la sauce soja (100 yens) : Un épi de maïs grillé, comme cela se fait aux USA ou dans de nombreux pays et comme cela commence à se faire en France… à la différence qu’au lieu de le faire à l’huile ou au grille, les épis sont grillé à la sauce soja.

Le sucré

Les dangos (100 yens l’un) : Enfilées sur un cure-dent géant, trois ou quatre boules de mochi (cette pâte de farine de riz gluante) recouvert de sauce soja ou d’anko, la pâte sucrée de haricots rouge. Servis par deux ou par trois dans des barquettes en plastiques dans les supermarchés, ils sont vendus à l’unité dans les festivals… et, miracle, ils sont chauds ! Du pain béni en hiver (même si certains occidentaux ont beaucoup de mal avec la texture du mochi…) !

Les bananes enrobées de chocolat (100 yens la brochette) : Le nom parle de lui-même. Là encore enfilée sur un cure dent géant, les morceaux d’une bananes sont enrobés de chocolat, parfois coloré (en bleu ou en rose) et décoré de vermicelles multicolores. Il existe une variante faite avec des fraises… mais la version la plus courante est celle à la banane, qui est fruit vendu le moins cher au Japon.

Les crêpes (300 yens l’une) : Contrairement aux crêpes françaises, les crêpes japonais sont toujours servies plus croustillante et vous sont tendues à la verticale, comme si elles étaient des cornets. Dans les festivals, elles sont moins garnies que celles, gargantuesques, de Harajuku. La plupart du temps, elles se limitent ainsi à un parfum et à de la crème chantilly. Mais elles valent tout de même le détour… surtout qu’elles sont toutes chaudes !

Les marrons chauds (en fonction de la taille du cornet) : Et oui. Je ne connais pas la traduction japonaise de « Ils sont chauds mes marrons, chauds ! », mais c’est avec plaisir que vous retrouverez notre fameuse spécialité de l’autre côté du monde !

La boisson

En plus de la sacro-sainte bière que vous retrouverez n’importe où vous mettrez les pieds au Japon (la faute aux distributeurs Asahi qui vous permettent d’en acheter à n’importe quelle heure du jour et de la nuit… et à n’importe quel âge), il est possible de déguster l’Amazaké… avec un nom composé de « amai » (doux) et de « saké » (vous avez vraiment besoin d’une traduction ?), il est facile de deviner que cette boisson est un alcool très doux. Au point même de se demander si cette boisson épaisse blanche faite de riz écrasée contient de l’alcool. Consommée chaude, c’est un pendant très sucré de notre vin chaud... A tester, même si vous n’aimez pas l’alcool : il y a fort à parier que vous n’en sentirez pas le goût et que vous serez content de vous réchauffer un peu de l’intérieur.

Le Nouvel An au Japon dans un temple… une expérience traditionnelle à vivre ! Mais, attention, sachez que cette période est particulièrement calme : les japonais arrêtent de vivre du 31 décembre au 4 janvier pour se retrouver en famille (retrait de liquide y compris…) !


Marièke Poulat


PS : Les prix sont indiqués à titre indicatif… mais ils évoluent grandement d’un festival à l’autre, en fonction de la renommée du festival et des prix des concurrents. La plupart du temps, tous les prix sont alignés les uns sur les autres.

samedi 16 juillet 2011

Nara, une ancienne capitale magique dans le Kansai

Nara, très ancienne capitale du Japon (de 710 à 789) est une des villes que vous devrez visiter au moment de vous rendre dans le Kansai car elle regorge d'histoire, entre ses temples, son site impérial, et de magie... les cerfs peuplant son parc participant à l'ambiance zen qui y règne. Cependant, la ville n'est pas aisée à visiter en un jour, car elle comporte plusieurs sites à voir à l'ouest et à l'est, avec des transports en commun peu pratiques.

Carte de Nara


Aussi, si vous ne disposez que d'une journée à Nara et que vous avez un choix à faire, je vous propose de vous concentrer sur le parc, à l'est, où s'entassent temples impressionnants et cerfs... et d'occulter l'ouest de la ville. C'est le choix que j'ai fait car j'avais déjà visité Kyoto et Tokyo et que les temples et les palais impériaux, c'était du déjà-vu...

Je n'ai passé qu'une journée à Nara, sans y rester pour dormir: c'est possible car la ville est très proche par train de Kyoto et de Osaka. De Kyoto, la ligne JR Miyakoji, dont un train part toutes les 30 minutes, met 45 minutes à rejoindre la gare JR Nara de la gare principale de Kyoto pour 690 yens. Evitez la ligne Kintetsu qui coûte plus cher et ne fonctionne pas avec le JR pass. Au départ de Osaka, c'est la ligne Yamatoji qui dessert la gare principale de Nara: elle passe à la gare Osaka (45 minutes et 780 yens) et Tennoji à Osaka (30 minutes 480 yens).

Une fois arrivé à Nara, direction l'ouest, vers le Parc... Il est à peine en vue que l'on aperçoit les premiers habitants de Nara. Les cerfs, ils sont plus de 1000 ! Et en liberté. Sur votre droite, à ne pas manquer, le Kofukuji avec ses pagodes de 3 et 5 étages. Il était cependant en travaux au moment d'y passer. En continuant vers le sud, vous devriez tomber sur le plan d'eau Isaware Ike, un plan d'eau où se reflète la pagode à 5 étages. Vous pouvez ensuite continuer vers le sud pour tomber sur le Gangô-ji, un autre temple qui vaut le coup aussi mais dont l'entrée est payante (400 yens)... Notez que les meilleures rencontres sont parfois les plus inattendues: le petit temple de l'amour est particulièrement joli entre Isaware Ike et le Gangô-ji.

Direction le parc, au nord, et le todai-ji. C'est le temple qui se trouve au dos des pièces de 10 yens. Il est particulièrement imposant et à l'intérieur se ''cache'' le plus grand bouddha en bois en intérieur du Japon qui culmine à plus de 15 mètres de haut. Si l'entrée est payante, elle le mérite. Sans compter que vous pouvez accéder au paradis à l'intérieur pour peu que vous parveniez à vous faufiler dans le mince trou qui se trouve dans l'un des piliers du temple: il fait la taille de la narine du bouddha... et les enfants n'auront pas de mal à s'y glisser, les adultes auront plus de mal.

Dans le parc, je vous conseille sans hésiter le sanctuaire shintoïste Kasuga lui aussi situé dans le parc qui compte plus de 3000 lanternes, faites de bronze, de bois ou de pierre, sur lesquelles de nombreux noms sont inscrits. Moins visité et moins connu que le Todai-ji, l'atmosphère qui y règne est magique, surtout en fin de semaine.

Avant de retourner en centre-ville pour reprendre votre train, contournez la Wakakusayama, une colline à l'herbe sèche qui surplombe le parc. Chaque année, le 28 janvier, elle est le théatre du festival de Nara Wakakusayama Yamayaki... Yamayaki qui signifie montagne grillée... Le feu est mis à la montagne au cours de cérémonies en tout genre qui agitent tous les temples de la ville.

Ville très calme et à taille humaine, elle est particulièrement agréable à visiter. Je l'ai vraiment apprécié. Les cerfs n'enlèvent rien, même si c'est parfois impressionnant de se retrouver encerclée par plusieurs d'entre eux. Crise de fou rire garantie avec les hurlements des jeunes japonaises qui s'amusent à les nourrir avant d'être impressionnées par l'attroupement qui se forment autour d'elles... Une ville où vous devez nécessairement vous arrêter si vous passez par le Kansai.

Marièke Poulat

Une anecdote pour les amateurs de Naruto

Un des personnages de naruto au QI impressionnant mais à la fainéantise sans égale s'appelle Shikamaru Nara. Il s'agit d'un jeu de mot de l'auteur en japonais. En effet, Nara, son nom de famille, se rapporte à la ville japonaise du même nom, alors que ''Shika'' signifie ''cerf'' en Japonais. ''Maru'' est finalement un suffixe souvent ajouté aux prénoms des garçons et à le sens du développement.

Visite du quartier de Harajuku (à Tokyo)

S’il est bien moins connu que Shibuya, quartier des modeuses de Tokyo au carrefour fou, Harajuku est un quartier central de la vie des jeunes de la ville, situé à quelques encablures de Shibuya (seul un arrêt les sépare sur la ligne Yamanote). C’est l’un de mes quartiers tokyoïtes préféré pour sa diversité et sa constante agitation.

Diversité à Harajuku

Sans retomber dans le cliché classique de la dualité de l’ancien et du moderne au Japon, il est vrai que la diversité est de mise dans le quartier de Harajuku. Dans le même dimanche, on peut tout aussi bien y croiser des jeunes filles déguisées à l’effigie de leurs mangas préférés qu’une femme habillée de blanc célébrant son mariage dans le sanctuaire de Meiji, le plus grand lieu de culte shintoïste du pays. Sans oublier que dans ce quartier deux types de population se cotoient dans deux rues parallèles : d’un côté, la Takeshita Dôri, la rue des adolescents et des jeunes, et de l’autre, l’Omedetesandô, les Champs Elysées japonais… avec forcément, un public plus âgé et plus fortuné. Et surtout, des internationaux, les gaijins, qui viennent visiter ces lieux reconnus et sont peut-être plus nombreux que les japonais.

Takeshita Dôri

Située en face de la sortie « Takeshita Dôri » (sortie 1) de la ligne Yamanote, son entrée est surmontée d’un portique et d’un clown entouré de ballons, illuminé durant les fêtes de fin d’année. La rue, assez étroite, est perpétuellement bondée. Le dimanche, il est presque impossible de toucher les pieds par terre et c’est la foule qui vous guide. Agoraphobes, s’abstenir ^^ Takeshitadôri compte un nombre impressionnant de boutique dont les activités sont dédiées aux jeunes : des goodies, des accessoires, des fast-foods (Lotteria, McDo...) et restaurants particuliers (le all-you-can-eat Sweet Paradise, spécialisé dans les sucreries), des magasins de vêtement, de chaussures… Et des enseignes plus surprenantes, typiquement japonaises : des magasins de costumes pour se la jouer Goth Lolita, la boutique officielle Tamagochi (à gauche de l’entrée de la Takeshita Dori), un sous-sol entier de Purikuras (les photomatons customisables), des boutiques d’idoles (où vous pouvez acheter des photos des idoles), le hyaku-en-shop le plus grand du Japon ou encore des stands de vendeurs de crêpes remplies de crème chantilly… Bref, le paradis des jeunes.

Omotesandô

Et, à à peine 200 mètres, l’Omotesandô, le paradis de la modeuse (très) aisée. Sur une large avenue boisée aux faux airs de Champs Elysées comme on en fait assez peu au Japon, les marques les plus prestigieuses de la Haute couture mondiale se pressent : Prada, Louis Vuitton, Cartier, Dior… Si vous n’oserez peut-être pas entrer dans les boutiques de peur d’être décalé, l’architecture même du quartier est intéressante tant les designers semblent avoir eu carte blanche. Je vous conseille aussi un petit arrêt chez Kiddy Land, un magasin de jouets situé sur l’Omotesando qui est aujourd’hui en cours de déménagement, dans une des petites rues perpendiculaires. Vous y débusquerez toutes ces marques qui ont pu faire rêver petits et grands enfants : Hello Kitty, tous les goodies des films du Studio Ghibli, Pokemon…

Sanctuaire shintoïste Meiji et le parc Yomogi

Mais comme je le disais en introduction, il y en a pour tous les goûts à Harajuku. Et si vous n’êtes pas trop « magasin » et monde, un petit tour dans le parc de Yoyogi s’impose. Vous pouvez y accéder facilement, par la sortie 2 de la gare Yamanote de Harajuku. Passez le pont (où vous pourrez tomber sur des Cosplays tous les dimanches… même si vous verrez vite qu’il y a plus de photographes que de gens déguisés) et vous arriverez à l’entrée du sanctuaire de Meiji qui est situé dans le parc Yoyogi (ou Yoyogi Koen) et annoncé par un tôri. Vous devriez tomber dessus en quelques minutes de marche. Il se trouve à 500 mètres du pont, environ… vous ne pourrez pas le rater ;) Il n’a rien de très particulier mais sa taille est impressionnante et vous pourrez assister à des défilés lors des mariages qui ont lieu toute l’année. Et puis, la documentation est aussi disponible en anglais, de même que les prédictions en tout genre. Une bonne manière de découvrir la religion shintoïste.

Ou comment il est aisé de changer d’atmosphère trois fois en une balade de quelques heures à peine. Si vous ne prenez pas le temps de vous arrêter dans chaque boutique, trois, quatre heures vous suffiront… Mais je vous conseille de prendre un peu plus de temps pour flâner dans les différents magasins et autres boutiques pour prendre un peu la température du lieu.

mardi 12 juillet 2011

Yokohama, la voisine de Tokyo

En plus d’être une marque de moto reconnue, Yokohama est aussi le nom d’une des plus grandes villes japonaises (avec plus de 3,5 millions d’habitants), située dans la banlieue tokyoïte. Seules 45 minutes de train de banlieue séparent Tokyo et Yokohama et nombreux sont les étudiants originaires de Yokohama qui font chaque jour la navette entre les deux villes. Un trajet que je vous conseille de faire pour découvrir une ville qui mérite le coup d’œil.

Se rendre à Yokohama au départ de Tokyo

Il est donc particulièrement aisé de rejoindre Yokohama de Tokyo. Et ce, par l’intermédiaire de plusieurs lignes de trains, gérée par la compagnie JR East. La solution la plus courte et la moins chère est celle de partir de Shibuya, avec la ligne Tokyu Toyoko qui vous emmène jusqu’à la gare principale de Yokohama en 25 minutes pour 260 yens (moins de 3 euros !). Mais vous pouvez aussi partir des gares Shinjuku ou Ikebukuro avec la ligne Shonan Shinjuku (environ 30 minutes et 540 yens, contre 30 minutes et 380 yens si vous montez à Shibuya). Ou encore de l’arrêt Tokyo ou de Shinagawa avec la ligne Tokaido : 25 minutes et 450 yens de Tokyo et 20 minutes et 280 yens de Shinagawa.

Une fois arrivé à Yokohama, vous pouvez décider de sillonner la ville à pied (ce qui peut être sympa, puisque la ville, balnéaire, est plutôt agréable et propre) ou de la traverser plus rapidement grâce au métro pour vous retrouver directement là où vous souhaitez aller. Il existe aussi des trajets en bus.

La carte de la ville

Que visiter à Yokohama ?

Les plans ne manquent pas. Que ce soit le parc, le stade (qui a accueilli la finale de la Coupe du Monde 2002 et accueille encore de nombreux concerts), la rade du port, le musée des ramens instantanées (oui, oui…), un temple où viennent se recueillir les joueurs de football ou encore le Chinatown… il y en a pour tous les goûts à Yokohama, qui est aussi l’un des premiers ports où sont arrivés les internationaux (d’où la présence d’un cimetière international). Sans compter que son caractère de ville balnéaire en fait un endroit très agréable où se balader et où faire ses achats de souvenirs. Yokohama n’est pas seulement une ville dortoir, mais un pôle d’activité à part entière… comme le montre l’activité de son port. C’est aussi une ville très axée sur le loisir, une sorte d’Odaiba géante, avec des parcs de jeux et des grands centres commerciaux. Des caractéristiques qui en font une destination idéale pour une sortie d’un jour ou plus.

Le centre de Yokohama

La rade de Yokohama

Zoom sur le Chinatown

Si la ville de Tokyo n’a pas de Chinatown, ce dernier a été délocalisé sur Yokohama qui en comporte un impressionnant. Reconnu officiellement en 1955 lors de la construction de la porte principale, il date de plus de 150 ans à l’arrivée des premiers immigrants chinois au Japon. C’est le plus grand Chinatown d’Asie avec entre 3000 et 4000 habitants, même si peu d’entre eux sont des chinois. Il comporte énormément de restaurants chinois… cependant, si vous voulez manger chinois, il existe de nombreux restaurants moins chers à Tokyo, car l’étiquette « restaurant chinois du Chinatown » semble se payer chère…

La porte principale du Chinatown



Yokohama, bien qu’assez peu différente de Tokyo, est une ville plus lente… peut-être plus européenne dans sa façon d’être organisée et de vivre. Elle est une bonne ville à découvrir pour une sortie si vous restez longtemps à Tokyo… cependant, si vous n’avez qu’un court séjour au Japon et souhaitez aller à l’extérieur de Tokyo pour une journée de visite, privilégiez Kamakura (un peu plus loin mais culturellement plus détonante avec le Bouddha géant et des temples bouddhistes et sanctuaires shintoïstes impressionnants).

Marièke Poulat
PS/ Notez qu’elle est jumelée avec Lyon, en France.

Sushis - Fiche pratique

Après avoir décrit où aller déguster des sushis, il m’a paru intéressant de faire un tour d’horizon des sushis et une petite carte de vocabulaire quant aux mots à utiliser pour décrire les sushis et les différents poissons utilisés pour leur confection.

Les sushis les plus connus
Les nigirizushis ou nigiris : avec une base de riz et une garniture posée dessus. Base et garniture sont souvent reliés à l’aide de wasabi… attention, ça pique !!
Les makizushis ou makis : une garniture entourée de riz et de noris (des feuilles d'algues séchées) qui créent des petits rouleaux. Il existe aussi les futomakizushis ou futomakis qui se présentent comme des makis, mais qui sont plus larges. A la mode californienne, les futomakis se déclinent avec du riz sur l’extérieur et non à l’intérieur des algues séchées.
Les temakizushis ou temakis : un cornet de noris remplis de riz et de garniture d’une taille conséquente. Notez que « te » en japonais, signifie « main » : le temaki est donc un maki que l’on peut tenir en main.

Kézako ?

Afin de savoir ce que l’on mange, il est parfois utile d’avoir un peu de vocabulaire, à la fois japonais et anglais. Petit lexique.

Thon (en miette)- Tsuna - ツナ
Thon (rouge – cru) - Maguro - まぐろ / 鮪
Thon (rouge – gras) - Otoro - おとろ / 大トロ
Saumon - Shake - しゃけ / 鮭
Œuf de saumon - Ikura - いくら
Crevette - Ebi - えび / 鰕
Œuf - Tamago - たまご / 卵
Natto (Soja fermenté) - Nattô - なっとう / 納豆
Seiche/Calamar - Ika - いか
Poulpe - Tako - たこ
Oursin - Uni - うに / 海胆

La dégustation

Les sushis sont toujours servis avec trois ingrédients.
• Le wasabi (à prononcer ouassabi) – Pâte verte faite à partir de la plante Wasabi. C’est la moutarde japonaise, de par sa texture, son goût particulièrement fort et de son utilisation en tant que condiment. Si certains sushis, comme les nigiris, en contiennent déjà, il est possible d’en ajouter aux autres. Notez que vous pouvez demander à réduire la quantité de Wasabi contenue dans les sushis au cuisinier…
• Le gingembre mariné ou ou jinja – Fines tranches rose pâle, cela ressemble en apparence à du saumon fumé avec une texture plus croustillante et un goût très épicé. On l’obtient en faisant mariner plus d’une semaine des fines tranches de gingembre dans du vinaigre de riz. Du fait de son goût particulièrement épicé, il faut faire attention la première fois que l’on l’ajoute sur le sushi.
• La sauce soja ou shoyu – Sauce brune, très liquide et surtout très salée. Très connue dans les pays asiatiques, elle a pour principale caractéristique de ne pas être grasse du tout contrairement à notre huile. On trempe les sushis à l’intérieur durant quelques secondes seulement sous peine que le sel contenu dans la sauce ne désintègre les sushis en faisant se décoller le riz.
Enfin, les sushis sont souvent consommés avec thé vert et soupe traditionnelle de miso, faite à partir de miso, pâte de soja très salée, et d’autres ingrédients, comme des algues, du tofu ou des légumes, tels que le daikon (gros radis).

Voilà, avec cette feuille de route et l’article sur où déguster des sushis pas cher au Japon, vous devriez pouvoir vous régaler… Itadakimasu* !

Marièke Poulat


* Bon appétit ! On joint ses deux mains en prière et on salue le repas tout en le disant. Il s’agit de remercier son hôte et Dieu pour la nourriture offerte.

Des sushis pour pas cher

Parce qu’il était difficile de parler du Japon sans aborder le thème des sushis, je vais ici présenter deux façons de les déguster à assez bas prix, puisque vous pouvez vous en tirer pour moins de 1000 yens (10€). Il y en a des plus chers, bien entendu, et des services à domicile, mais l’étudiante que je suis n’a pas tenté.

Cependant, en avant propos, j'aimerais juste rappeler que même quelqu'un n'aimant pas le poisson cru peut trouver son bonheur dans une sushiya. Il existe en effet des sushis à base de légumes (concombre, natto...), de thon cuit, de crevette cuites, d'anguilles grillées, d'omelette sucrée... Bref, une gamme assez large pour que tout gourmand puisse apprécier.

Ceci dit, je me suis repliée sur un bar à sushis où nous étions servi sur des plateaux roulants à Takadanobaba et sur un comptoir à sushis où ils étaient confectionnés sous nos yeux à Ueno. Ces deux types de restaurants sont des restaurants rapides. Vous allez manger des sushis à midi comme vous iriez au McDo. D’ailleurs, si les prix sont un peu plus élevés, il n’y a pas une aussi grande différence qu’en France : c’est environ 650 yens pour un McDo et 800 pour des sushis… le second étant plus consistant que le premier.

Tapis roulant…

Le bar à sushis où ces derniers défilent sur un tapis roulant est connu même en France pour être une curiosité. C’est apparemment assez courant au Japon et conçu pour aller vite. Très vite. A votre entrée, une serveuse vous compte et vous installe côte à côte, face à un tapis roulant où sont exposés les sushis et face à un écran… entièrement en japonais, mais avec des images. Il vous permet de passer des commandes particulières : si certains tournent en permanence sur le tapis, il est possible de passer des commandes spéciales qui arrivent devant votre nez en quelques instants. Très drôle. Après un petit topo sur l’utilisation de l’engin en japonais, vous déciderez vite de tapoter tous les boutons pour voir ce qui se passera. Rien de grave. Au pire vous commanderez des sushis très chers…

Car il faut savoir que dans ce genre de boutiques, vous payez au sushi. Ou plutôt, à la paire de sushis. Ils sont toujours servis par deux et leur prix dépend de ce qu’il y a dessus ou dedans. Les moins chers (les makis au thon, au nato ou certains sushis au saumon…) coûtent environ 100 yens la paire. Les plus chers que j'ai rencontré, notamment ceux très connu à l’otoro (une partie particulière du saumon) peuvent coûter 500 yens. A vous donc, de savoir ce que vous désirez manger et payer. La plupart des noms sont exprimés en katakanas et savoir déchiffrer le japonais pourra vous être utile, mais certains restaurants proposent aussi des menus en anglais. La plupart du temps on vous le tendra en devinant que vous n'êtes pas japonais ou vous pourrez le demander en anglais... Les serveuses comprendront.

Comme dans toutes les sushiyas (ou boutiques où sont servis les sushis), les sushis seront servis avec sauce soja, gingembre et wasabi… et thé vert : devant votre nez, des petits robinets d’eau chaude et de la poudre matcha. Mélangez les deux et vous obtiendrez du thé vert. Notez qu’il est toujours possible de demander un pichet d’eau froide si vous craignez le goût particulier de cette boisson.

Quant à l’estimation du prix pour ne pas avoir de mauvaise surprise à la fin, les sushis sont
servis sur des assiettes de couleur et chaque couleur correspond à un prix : au moment de payer, l’hôtesse n’aura qu’à recenser votre pile d’assiettes. En choisissant un peu en fonction du prix, avec des sushis entre 100 et 150 yens, vous pourrez avoir une douzaine de sushis pour 700 yens. Notez que vous pouvez opter pour des menus avec des choix de sushis préformés et de la soupe miso en plus. C'est plus cher, mais ça peut valoir le coup si vous voulez tout goûter ou si vous êtes un gros mangeur.

… vs démonstration

Si vous trouvez que le tapis roulant, ce n’est pas très humain, il y a une alternative toute aussi traditionnelle et assez impressionnante: au lieu d’avoir des assiettes défilant devant vous, vous pouvez avoir un chef qui les confectionne devant votre nez au fur et à mesure que vous lui commandez des sushis. Une expérience surprenante, mais pas aussi gênante qu'elle en a l'air, notamment si vous parlez français entre vous: vous n'aurez pas l'impression que l'on peut vous épier.

Là encore, les sushis sont servis à la paire au creux d'une feuille. Le confectionneur de sushis note le prix de votre commande sur une grille à chaque fois que vous lui en commandez... en japonais ou en montrant simplement du doigt le menu: la langue n'est donc pas une barrière. L'ambiance était un peu différente de celle expérimentée dans le restaurant aux tapis roulants tueurs: elle était un peu plus conviviale avec nos voisins et avec les serveurs. Il y avait notamment une serveuse qui venait nous resservir du thé à chaque fois que nos verres se vidaient.

En bref

Au moment de choisir dans lequel de ces deux restaurants j'aimerai retourner, je n'hésiterai pas: celui face à un chef cuistot. Difficile de garantir que la qualité de ses sushis étaient meilleurs, mais c'était plus humain. Sa présence permettait notamment de lui demander de mettre un peu moins de wasabi dans ses sushis pour ne pas pleurer à chaque bouchée ^^ Cependant, il est clair que l'expérience est un peu plus intimidante, surtout si vous ne parlez pas un mot de japonais: la salle était plus étroite et devoir s'adresser au cuistot un peu effrayant au départ... Sans compter que les tapis roulants sont quand même quelque chose que l'on souhaite apercevoir en venant au Japon. Bref, à vous de décider !

Astuce

Les japonais mangent tôt. Beaucoup plus tôt que les français, le soir. Ainsi, le coup de feu est autour de 18 heures... attendez donc un peu. D'une part, ce sera plus calme. D'autre part, les restaurants de sushis qui servent du poisson frais doivent jeter leurs restes de la journée: ils baissent donc leurs prix en fin de journée pour des '''Happy hours''... Ou comment manger des sushis deux fois moins cher ;)

Adresses

Gare Takadanobaba, juste à sa sortie, dans la direction opposée à Waseda.
Gare Ueno, dans les petites rues avoisinantes s'amassent de nombreuses petites boutiques qui semblent minuscules et un peu effrayantes de l'extérieur. Mais ça vau vraiment le coup de s'y aventurer. Les gens de vous mangeront pas... et vous devriez vous régaler.

vendredi 8 juillet 2011

Ces ''idoles'' qui envahissent le Japon


Il y a de ces visages que l’on ne connaissait pas avant d’arriver au Japon que l’on reconnait ensuite facilement. C’est le cas du groupe de J-Pop Arashi, que je me permettrai même d’appeler Boys Band, dont les cinq membres sont placardés dans tous les métros, toutes les gares ou tous les panneaux publiciaires… avec des campagnes pour Androïd ou la DS3 (la console, pas la voiture ^^). Et si, par on ne sait quelle stratégie, vous avez réussi à les éviter en ville, vous pourriez encore vous retrouver nez à nez avec eux à la télévision, dans l’un de leur multiple show télévisé, en train de chanter ou encore en train de jouer dans un film ou dans un dorama (sorte de série télévisée japonaise). Ou les écouter à la radio. Ou encore tomber sur l’un de leurs produits dérivés dans l’une des boutiques d’idoles de Harajuku.

Arashi

Car c’est ce qu’ils sont. Des idoles.Ou アイドル, aidoru, en version anglaise japonisée.

Le phénomène est surprenant et plutôt asiatique. A l’image des idoles japonaises, ces jeunes gens riches, talentueux, beaux et hyperactifs, il existe des idoles coréennes ou taïwanaises portées aux nues par les adolescents et adolescentes de leur propre pays ou non : nombreuses sont les jeunes japonaises qui admirent les chanteurs de K-Pop, le pendant coréen de la J-Pop.

Au Japon, l’agence des Johnny’s Entertainment dont sont issus les cinq membres d’Arashi est une usine à idoles : en sont issus notamment le groupe des KAT-TUNS (avec l’ex-membre Jin Akanishi et Kamenashi Kazuka) ou l’acteur Ikuta Toma. Recrutés très jeunes sur dossiers, les jeunes garçons sont formés à la danse, au chant et au jeu, et les plus talentueux srejoignent des groupes… et ce, à plusieurs reprises, jusqu’à ce que ça fonctionne. Satoshi Ohno, leader de Arashi, a ainsi appartenu à Musical Academy avant de devenir membre de Arashi à la création du groupe.

Et si on pourrait imaginer que les adolescentes sont les plus sensibles aux idoles, il faut se méfier de ce genre de raccourci… avec le parfait exemple des AKB 48, un groupe composé de pas moins de 48 filles (d’où son nom…) rassemblées en 3 équipes de 16 membres (Teams A, B et K). Âgées de d’environ 15 à 25 ans, leurs chansons acidulées (du type Lorie, Priscilla ou Alizée…) sont dirigées aux… étudiants japonais ! Ces derniers sont leurs premiers fans et ce, sûrement du fait de leurs costumes, plutôt courts et affriolants, et de leurs textes chantés de façon à ce que les garçons puissent s’y identifier*.

AKB 48

Plus encore que leur surexposition médiatique qui plus longue et plus intense que ce que l’on peut connaître en France (les Arashis sont ainsi sur le devant de la scène depuis plus de 10 ans !), l’une des spécificités de ce phénomène est la multiplicité des produits dérivés ou « goodies » à l’effigie des idoles… et notamment des boutiques à idoles. Vous pourrez notamment en visiter à Harajuku (Tokyo), sur la Takeshita Dori, mais il y en a à bien d’autres endroits… Un étage entier d’un immeuble est ainsi consacré aux AKB 48 à Akihabara (Tokyo)**. Il est possible d’y acheter des photos de vos chanteurs préférés, en groupe ou seul, dans toutes les tailles possibles et inimaginables. Pour cela, il suffit de relever le numéro de la photo souhaitée et de l’indiquer à la caisse. Mais on peut aussi trouver des tee-shirt, des pin’s, des broches… ou laisser la chance trancher, grâce à des distributeurs qui vendent des gadgets consacrés à vos stars préférées. Les Japonais s’y pressent et affichent sans gêne leurs choix sur leurs sacs à dos, leur trousse ou leur téléphone portable. 

Une boutique à Harajuku
 Si l’étape de l’achat sera peut-être un peu plus difficile pour les occidentaux que vous êtes, la surprise sera définitivement au rendez-vous au moment de rentrer dans une boutique de ce type. N’hésitez donc pas à y rentrer… et regardez attentivement autour de vous dès l’aéroport : ils sont partout !!

Marièke Poulat

*****

* Pour ceux ayant des connaissances en Japonais, le terme pour dire « Je » utilisé dans leurs chansons est « Boku » : le pronom « Je » utilisé par les garçons pour parler de façon virile mais correcte. (Il existe ainsi plusieurs manières de dire « Je » en japonais et la façon de les employé dépend de la personne qui parle et à qui elle parle : une fille pourra utiliser « Watashi » ou « Hatashi », un garçon « Watashi », « Boku » ou « Ore »)
** Cf. l’article consacré aux AKB 48

Thé vert et matcha

Non content de s’inviter dans vos tasses à tous les repas et lors des traditionnelles cérémonies du thé, le thé vert japonais vient de plus colorer de vert de nombreuses pâtisseries japonaises. Petit tour d’horizon de ce produit qui ne devrait pas passer inaperçu durant votre voyage japonais.



Du thé vert à tous les repas

Que ce soit dans les cantines, dans les restaurants de base, qui servent des plats uniques dans des quantités industrielles, ou à contrario dans des restaurants plus élaborés la boisson à la mode est le thé vert. Seule change sa qualité. Et donc son goût. Au restaurant scolaire de l’université de Waseda à Tokyo, par exemple, le distributeur sert thé vert, eau chaude ou eau fraîche. Le thé vert n’y a alors pas beaucoup de goût... De même dans certains petits restaurants où l’on vous sert directement du thé vert et où il est nécessaire de demander pour avoir de l’eau*. Dans certains autres restaurants, j’ai vu ce procédé dans un restaurant de sushi à la chaîne, vous aurez à votre disposition des petits robinets d’eau chaude et de la poudre de thé vert et vous devrez faire votre mixte tout seul… là encore, il vous faudra demander pour avoir un pichet d’eau froide. 

Du thé vert haut de gamme

Ou comment il serait finalement facile de déduire que le thé vert est un produit bas de gamme au Japon. Ce qui n’est absolument pas vrai. Prenez le vin en France : s’il en existe effectivement du très bas de gamme, vendu à quelques euros la bouteille, il est possible de dénicher des crus qui vous coûteront les yeux de la tête… C’est pareil pour le thé vert, le plus cher, le King of Green Masa super premium, revenant à plus de 2500 dollars pour une bouteille de 750 mL !

Un thé vert à part, le matcha

Le matcha est un thé vert très spécifique dans le sens où il ne s’infuse pas : il se présente sous la forme d’une poudre qu’il faut mélanger à l’eau chaude pour créer une boisson plus ou moins épaisse… et amère. Il est notamment utilisé lors de la cérémonie du thé durant laquelle il est dégusté accompagné de pâtisseries très sucrées à base d’azukis (pâte de haricots rouges) pour casser son amertume. La boisson est peu appréciée au premier abord des occidentaux mais aussi parfois des japonais… un gag récurrent des séries japonaises étant les grimaces de ceux qui y goûtent pour la première fois.

Du thé vert à toutes les sauces

Cette poudre matcha permet d’utiliser la saveur particulière du thé vert dans de nombreux « produits dérivés » : dans des boissons, mais aussi dans des pâtisseries. Ainsi, l’une des boissons phares des coffee shops japonais, type Starbucks (Veloce Café, Tully’s coffee…), est le matcha latte : une boisson sur le même modèle qu’un café latte, avec lait et crème fouetté, mais parfumé au thé vert. A l’inverse du matcha dégusté lors des cérémonies du thé, cela donne des boissons particulièrement sucrées. De même pour les bubble tea saveur matcha**. En plus de ces boissons, on trouve un nombre impressionnant de pâtisseries et sucreries parfumées à cette saveur… qui ont toutes pour particularité d’être vertes ! C’est le cas des cookies, des donuts, de cake et cheese-cake ou encore des kitkats ! Et si vous voulez vous lancer dans ce genre de tests culinaires, sachez que de nombreuses recettes à base de poudre matcha (disponible dans les boutiques spécialisées dans la vente de thé) sont trouvables sur internet.

Un bon moyen pour essayer chez vous une saveur particulière que vous vous devez de tester si vous vous rendez au Japon ! Notez que vous réussirez à vivre au Japon sans aimer le thé vert cependant ;) Mais l'apprécier vous aidera sans conteste à vous intégrer.

Marièke Poulat

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* Pour ceux que le thé vert dégoûte (ça arrive, malheureusement pour eux), la phrase magique est : « Sumimasen, O-mizu ga arimasu ka ? » ou « Excusez-moi, y-a-t’il de l’eau ? ».

** Cf. article sur le Bubble Tea

jeudi 7 juillet 2011

Du カレ ライス (Riz au curry) à Curry House CoCo Ichibanya


Dans un mélange d'anglais et de japonais, comme c'est souvent la règle dans la nomenclature des boutiques japonaises, « Curry House Coco Ichibanya » signifie « CoCo, la première et meilleure maison de Curry ». Importé par les anglais, le curry est une institution au Japon, comme j'avais pu l'expliquer dans un article précédent... et l'une de ses versions les plus typiques est le カレ ライス (ka-lé-la-ï-su, comprendre « Curry Rice » prononcé à l'anglaise), un plat qui peut notamment se déguster dans les restaurants de la chaîne japonaise: « CoCo Ichibanya ». 


カレ ライス - Kalé Laïsu

Sorte de pâte marron un peu liquide, Le curry japonais n'est pas forcément très appétissant. Sans compter qu'il se sert souvent avec des morceaux de viande qui flottent dedans, ce qui n'ajoute rien de très glamour à sa consistance. Pourtant, les japonais ont su le rendre appétissant. Et ce, en le servant de façon des plus précise. L'assiette est comme coupée en deux: d'un côté, le riz, et de l'autre, la sauce et les condiments. Le tout séparé par une ligne nette, comme tracée à la règle. 

カレ ライス et てんぷら 
(Kare raisu et tenpura - beignets de crevette)

Le temple du カレ ライス: Coco Ichibanya

Si tous les restaurants japonais servent le カレ ライス de la même façon, l'enseigne d'origine japonaise qui compte aujourd'hui 1212 restaurants au Japon et 53 à l'international (aux USA et en Asie) CoCo Ichibanya est très connue pour la diversité de ses currys : non seulement il est possible de choisir la taille de l'assiette voulue, mais aussi les condiments que l'on souhaite à l'intérieur (des crevettes, du porc, du poulet, des nuggets,, du katsudon ou côtelette panée, des légumes ou même du fromage) et surtout la hauteur de la force du curry. Moyennant quelques yens supplémentaires (à une note qui se situe entre 500 et 1000 yens environ pour un plat unique), vous pouvez choisir de rendre plus fort votre curry... du niveau 1, le plus faible, au niveau 10... le plus puissant. Notez que mes papilles d'occidentales ont déjà trouvé le second niveau chargé alors que des amies françaises ont trouvé le niveau de base déjà trop épicé... Attention donc à vos papilles ! Notez la présence de petits légumes marinés dans les pots à votre table, censés adoucir un peu le palais.
En tout cas, si vous craignez vraiment l'épicé, passez votre chemin ! La CoCo ichibanya qui se vante de servir le meilleur curry sert son plus faible niveau de curry déjà plutôt chaud...

Plat très populaire et plutôt riche, avec environ 800 calories dans une assiette classique de curry de porc avec du riz (à 450 yens), une assiette de カレ ライス suffit à combler la faim. Pour les gros mangeurs, cependant, Coco Ichibanya propose des menus avec entrées ou/desserts... mais n'ayant jamais goûté, je ne peux pas en juger la qualité. Notez enfin, concernant les boissons, que le curry ayant un goût très prononcé, il est souvent mangé accompagné d'eau. Pas de thé vert, donc, ni même de baguettes: on vous servira une cuillère à soupe pour le déguster. Normal pour un plat qui n'est pas considéré comme japonais. Enfin, les restaurants de la chaîne, qui obéissent tous aux mêmes standards de design, ne diffèrent en rien de la plupart des restaurants japonais. Ils comportent en effet un comptoir avec vue sur les cuisiniers qui s'affairent sans cesse, mais aussi des tables.

Verdict

Une bonne expérience pour ceux qui souhaiteraient tester le カレ ライス, parce que c'est bon et typique. Mais surtout parce que c'est bon ;) Et si vous êtes un peu fou, vous pouvez aussi proposer à votre ami de lui payer son assiette s'il arrive à finir un curry étiquetté niveau 10. Juste pour le plaisir de le voir devenir écarlate ^^
Marièke Poulat

Une adresse
Avec plus de 1212 restaurants au Japon, difficile de manquer cette ensigne... rien que sur la rue partant de Takadanobaba dans le quartier de Shinkuju, vous en trouverez deux, à une dizaine de minute de la gare, de chaque côté.

Gyudon ou le côté sombre de la cuisine japonaise

Loin du raffinement connu des sushis, la cuisine japonaise regorge de plats plus simples… et plus bourratifs, à l’image de notre sandwich au jambon ou de notre omelette au fromage. Un parfait exemple en est le Gyudon, ou sa version améliorée l’oyakodon, plats uniques à base de riz servis dans un bol qui peut être dégusté pour quelques centaines de yens seulement… et idéaux en cela pour restaurer les salarymens à la sortie du travail.

Un plat unique calorique

Fait à partir de morceau de porc peu chers (et donc gras…), le gyudon ou son versant encore plus lourd, l’oyakodon, est un plat calorique. Idéal donc pour rassasier le salarymen à la sortie du travail ou le touriste qui en est à son 20ème kilomètre de la journée à pied. Annoncé à plus de 800 calories du bol (même pour la version S/petite), il se présente sous la forme d’un bol de riz recouverts de lamelles de porc revenues avec de l’oignon… le tout surmonté d’un œuf mollet (dont le jaune est encore coulant) si vous avez demandé un oyakodon. Et avec la possibilité d’y ajouter du gingembre confit et de la sauce soja. Un cocktail chargé, certes, mais apprécié, par les japonais et certaines internationaux, notamment en hiver servi avec un verre de thé vert bien chaud.

Oyakodon

 
Disponible dans de nombreuses enseignes…

Reste que le service de ce plat peut surprendre. Au Japon, trois chaînes sont réputées pour le proposer : Matsuya, Sukiya et Yoshinoya. Il est certainement possible d’en goûter dans des boutiques plus traditionnelles, mais l’avantage de ces chaînes est qu’elles ne sont pas chères (comptez moins de 300 yens – 3€ pour un bol de petite taille… qui devrait déjà pouvoir vous caler en partie) et présentes sur tout le territoire : à Tokyo, difficile de faire 100 mètres sans tomber sur l’une de ces trois enseignes… En plus, du fait qu’elles ne font que très peu de produits, ceux qu’elles proposent sont bons.

Leur service est cependant différent. Yoshinoya est la plus grande et offre un plus grand choix. Son offre de restaurant est de plus beaucoup plus occidental, avec un serveur à qui il faudra demander son plat et des tables en plus des comptoirs où les japonais aiment manger seuls en deux temps, trois mouvements… Deux aspects qui peuvent paraître normaux, mais qui sont en fait loin de l’être au Japon. En effet, les deux autres enseignes ont un fonctionnement différent mais qui devrait avantager les occidentaux que vous êtes.

… au fonctionnement 100% japonais

La première chose que vous remarquerez en passant la porte des restaurants Sukiya ou Matsuya, c’est la disposition de la salle. Si vous entrez dans un petit restaurant de centre-ville, il n’y aura qu’un comptoir disposé tout autour des fourneaux du cuisinier qui s’active au milieu. Vous apercevrez en plus sur votre gauche une machine. Elle propose tous les plats offerts par l’enseigne et est très facile d’accès : il suffit d’appuyer sur la photo du plat voulu et de payer le montant indiquer et un ticket en ressort. Vous le tendez au cuisinier une fois assis et quelques secondes plus tard, un bol fumant vous est servi. C’est prêt ! Vous n’avez plus qu’à déguster avec les baguettes en plastique qui sont présentent dans des boîtes devant vous. Vous avez aussi le loisir d’ajouter toutes les épices que vous souhaitez. C’est tout aussi simple que ça : vous n’avez pas eu un mot de japonais à décrocher… une bonne solution pour ceux qui sont un peu mal à l’aise avec la langue et qui souhaitent observer un mode de vie différent du leur. 

Un distributeur de tickets


Car il est évident que ce n’est pas le type de restaurant que vous choisirez si vous souhaitez déguster la gastronomie japonaise. D’ailleurs, les japonais non plus. Il s’agit plus d’une sorte de fast-food amélioré, une usine où les gens se suivent et s’arrêtent l’espace de quelques minutes (littéralement) avant de partir au boulot ou de rentrer chez eux. Mais c’est une bonne expérience… et une bonne solution si vous avez faim sur les coups de 3 heures du matin : l’une des spécificités de ces enseignes est d’être ouvert 24h/24 !

A tester !



Marièke Poulat

vendredi 24 juin 2011

L'onigiri: le sandwich japonais

 L’onigiri, à prononcer « O-ni-gui-li » en japonais, est l’un des casse-croûtes préférés des japonais et peut aussi bien se confectionner à la maison que s’acheter tout prêt dans les petites épiceries japonais nommées combini ou dans des endroits plus spécialisés. Il est l’équivalent de notre sandwich. A cela près qu’il ne contient ni pain, ni beurre, ni jambon.


Car un onigiri, c’est une boulette de riz collant de 200 grammes environ qui englobe une garniture variée et qui est parfois entourée d’une feuille d’algues séchées, appelée nori*. Un petit tour dans un combini permettra de facilement se rendre compte de la quantité des saveurs que l’on peut trouver dans un onigiri : si le plus populaire (et le moins cher) est le Tsuna-mayo (comprendre le thon-mayonnaise), d’autres sont fourrés avec de l’Umeboshi (prune salée marinée), du saumon, du poulet, de la viande ou encore du sésame. Sans compter que si vous le confectionnez maison, vous pourrez y mettre ce que vous voulez.

Il est assez facile de confectionner seul un onigiri. Il faut bien faire cuire le riz rond (japonais) de façon à ce qu’il soit très collant : il est possible de le préparer comme le riz à sushi, avec vinaigre de riz et un peu de sucre pour le rendre un peu plus collant. Ensuite, il s’agit de mouiller ses mains dans de l’eau salée (pour éviter qu’il n’adhère aux doigts) et de prendre une petite poignée dans le creux d’une main. C’est ensuite au tour de la garniture à mettre au centre en petite quantité, avant de refermer la boule avec une seconde poignée de riz. Il faut finalement serrer assez fort pour faire coller l’ensemble. Pour finir, il est possible de le mouler en forme de triangle ou de rond (il existe aussi des moules en plastique au Japon pour donner toutes sortes de formes) et de l’enrouler dans une feuille de nori.

Pour les moins courageux, cependant, le choix d’onigiris est très vaste dans les combinis ou dans des petites boutiques qui se proposent de vous en faire plus traditionnellement. Il est assez drôle de trouver comment l’ouvrir… Petit indice : il y a souvent des numéros pour l’ouvrir dans le bon sens et éviter les surprises. Le principal problème tient au fait que la garniture est indiquée en katakana ou en kanji : il est donc au départ assez difficile de savoir ce que l’on est en train de manger**. Une autre limite de l’onigiri industriel est que la garniture est parfois assez… inexistante. Son prix est cependant assez faible ce qui peut expliquer l’intérêt des japonais pour ce casse-croûte : de 65 yens, pour un onigiri Tsuna-mayo dans une grande surface (notez que les combinis sont un poil plus cher avec des premiers prix autour de 100 yens) à 200 yens pour les plus raffinés.

Enfin, concernant ses qualités nutritives, il faut compter environ 200 calories pour un onigiri… en sachant que si les petites faims pourront se contenter d’un seul, la plupart des gens doivent en manger deux ou trois pour se sentir rassasier. Le riz en fait un encas intéressant mais la faiblesse de sa garniture ne lui donne pas de grandes vertus nutritives (sans faire dans le nationalisme exacerbé, notre jambon-beurre-salade-tomate est beaucoup plus équilibré).

Bref, si vous êtes en train de crapahuter dans Tokyo et que vous souhaitez un petit encas sympa, traditionnel, peu cher et rapide à grignoter, l’onigiri est fait pour vous ! Un dernier conseil : favorisez une petite boutique ou un petit stand où l’onigiri vous sera servi encore tout chaud (ou comment on préfère le Parisien de la boulangère à celui de Sodebo ^^).

Marièke Poulat
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* Le goût des noris est assez particulier, très salé et poissonneux. Si vous n’aimez pas, il est  parfois possible de l’enlever.
** Pour les végétariens, une phrase utile peut alors être « Kono Onigiri no naka dé niku ga arimasu ka ? » : « Y a-t-il de la viande dans cet onigiri ? ». Si vous n’aimez pas le poisson, vous pouvez remplacer « niku » (viande) par « sakana » (poisson) dans la phrase précédente.

Visite express de Tokyo par la ligne Yamanote

Complétée en 1925 et aujourd'hui gérée par la JR East, la ligne Yamanote ou, en japonais, la Yamanote sen, est la ligne historique de Tokyo tant par son âge que par sa situation. Formant une boucle, elle met environ une heure à encercler l'ensemble du centre tokyoïte et passe ainsi par la plupart des lieux à visiter à Tokyo... ou comment un bon moyen de visiter Tokyo consiste à avoir un hôtel proche d'un des arrêt desservi par cette ligne, en sachant de plus qu'elle n'est pas très chère (de 130 à 250 yens) et qu'un train arrive généralement toutes les deux, trois minutes.

Petite visite au départ de Shinjuku de la capitale japonaise grâce à la Yamanote.

Arrêt Shinjuku: La plus grande gare du monde est composée de pas moins de 25 sorties différentes... attention donc au moment de choisir une destination de consulter la sortie où vous souhaitez vous rendre. Grâce à cet arrêt, c'est l'ensemble du quartier de Shinjuku, et notamment la mairie tokyoïte de 45 étages ainsi que le Kabukicho que vous pourrez voir. Petit plus: le temple Hanazono, au coeur des buildings.

Arrêt Shin-Okubo (le suivant dans le sens des aiguilles d'une montre): Quartier Coréen de Tokyo. Un petit arrêt s'impose si vous voulez goûter à la cuisine coréenne, mais attention: de nombreux restaurants chinois commencent à s'y installer, donc vous pourriez vous retrouver à manger chinois...

Arrêt Takadanobaba : Le quartier étudiant de Tokyo. Et pour cause, plusieurs universités, dont Waseda, se trouvent à proximité. Le Rotary, place située en face de la gare, vaut le détour le samedi soir tant les étudiants sont nombreux à s'y retrouver... un mini Shibuya en puissance.

Arrêt Ikebukuro : Un autre pôle animé de la ville. Les gratte-ciels s'y accumulent et les grandes enseignes aussi. Une réplique des magasins situés à Shinjuku, cependant... Il n'est peut-être pas utile de s'y arrêter. Sauf si vous souhaitez jeter un coup d'oeil à l'Animate Tower, temple des fans d'animés avec des goodies de toutes vos séries préférées.

Arrêt Ueno : Ce quartier est non seulement connu pour son parc, végétal et animalier, mais aussi pour l'ensemble des musées qu'il comporte, dont le National Tokyo Museum. De là, il est aussi possible d'accéder à pied au quartier d'Asakusa et au temple Sensoo-ji. Autant dire que ce quartier est un incontournable.

Arrêt Akihabara : Le quartier des Geeks. Autrement connu sous le nom de la ville lumière. Constamment illuminé, ce quartier est connu par ceux qui aiment les jeux d'arcades et d'argent (Pachinko, …). Le groupe de J-Pop AKB 48 s'y produit plus de trois fois par semaine.

Arrêt Tokyo : Située au plein coeur de Tokyo, la gare est le terminus de la plupart des Shinkansen du pays. Elle se trouve surtout proche d'une entrée du Kôkyo, ou Palais Impérial, et il est possible d'accéder au quartier de Ginza, quartier luxueux de la ville en s'y arrêtant.

Arrêt Shinbashi : Cette gare du sud tokyoïte est située dans le quartier classe de Ginza. Elle est le terminus de la ligne Yurikamome qui se rend à Odaiba, une île artificielle consacrée au divertissement. Elle est aussi un des moyens d'accéder au Tsukiji, le marché aux poissons célèbre de Tokyo, contre une dizaine de minutes de marche environ.

Arrêt Hamamatsucho : La gare de la Yamanote Line la plus proche de la Tokyo Tower. Elle est aussi l'une des gares où s'arrête le monorail, ligne dont les trains se rendent à l'aéroport local d'Haneda en une vingtaine de minutes.

Arrêt Shinagawa : L'une des plus grandes gares d'échange de la ville et surtout l'une des plus vieilles, avec la ligne ouverte en 1872 entre Shinagawa et Yokohama. La gare reste d'ailleurs très desservie par les trains se rendant à Yokohama. À proximité de la gare se trouve le temple bouddhiste Sengakuji.

Arrêt Shibuya : Si le quartier est connu par toutes les modeuses de la ville et peut-être du monde entier, du fait de ses gratte-ciels de magasins de vêtement et à l'ambiance qui y règne, son carrefour gigantesque a été immortalisé dans tous les livres d'histoire pour illustrer le Japon. Au bas de la gare se trouve en effet le carrefour où l'on se presse, ainsi que la statut de Hachiko, le chien fidèle, point de rendez-vous célèbre des jeunes tokyoïtes.

Arrêt Harajuku : Un dernier arrêt pour un quartier des plus cosmopolites. Connu pour être le quartier des jeunes, avec notamment la Takeshita dori, fréquentée essentiellement par des jeunes et des étrangers et décorée de magasins d'idoles, de vêtements et de goodies en tous genres, il recèle d'autres surprises. À proximité se trouve en effet l'Ometesando, les champs élysées de Tokyo: une avenue particulièrement classe où se pressent les grandes enseignent occidentales comme japonaises. Et, à quelques encablures de la gare, on trouve une entrée du parc Yomogi et on peut accéder aisément au sanctuaire shintoïste Meiji, l'un des plus grands de la ville.

Et puis, l'on revient à Shinjuku... Le tour en train, la plupart du temps sous terre, a duré environ une heure. Pas mal pour un premier aperçu de Tokyo, non ?

Marièke Poulat

Atterrir au Japon

Avant de me lancer dans une description des moyens de transports disponibles au Japon, il semble encore plus évident de parler de l'arrivée au Japon. Où atterrir au Japon ? Et, surtout, comment rejoindre les principales villes japonaises ? 

Premièrement, si de nombreuses villes japonaises sont dotées d'aéroport, seuls quatre sont internationaux dans le sens où vous pourrez y atterrir en arrivant de France (certains desservent les pays alentours, comme Haneda, à Tokyo, d'où peuvent partir des avions pour Taïwan, par exemple). Les aéroports internationaux sont ceux de Tokyo (Narita), Osaka (Kansai International Airport) et Nagoya (Centrair A) et Fukuoka, sur l'île la plus au sud.

Ensuite, comme tout aéroport qui se respecte, ils ne sont pas situés au centre de la ville et les rejoindre demande souvent un peu de patience... et quelques conseils car, comme en France, les navettes express proposées sont plus chères que les autres moyens d'accéder au centre-ville.

C'est notamment le cas pour le Narita Express, un train qui relie l'aéroport au centre de Tokyo en une à deux heures selon le trafic et la gare où vous souhaitez vous rendre. Le ticket pour ce train vaut 3000 yens pour aller jusqu'à la gare de Shinjuku, alors que vous pourrez limiter les frais à environ 1500 yens en empruntant la Keisei Skyliner... la limite étant que vous devrez vous arrêter à l'arrêt Nippori ou Ueno (attention, vous marcherez plus...) et emprunter ensuite la ligne Yamanote pour vous rendre jusqu'à Shinjuku (compter 1h pour le Skyliner jusqu'à Ueno et 20 à 30 minutes entre Ueno et Shinjuku). Un peu plus difficile, certes, mais aussi un peu moins cher... Vous avez les cartes en main, vous pouvez décider ;) Notez au passage que vous pouvez prendre le Shinkansen de l'aéroport même, pour le sud ou pour le nord. Pour ce qui est du second aéroport tokyoïte, Haneda, il est moins loin du centre que le premier: Narita est tout de même à 66 kilomètres de Tokyo ! Aussi, vous pouvez le rejoindre par train de la station Hamamatsucho en vingt minutes, un train partant toutes les dix minutes, et ce, pour moins de 500 yens.

De même, les aéroports de Nagoya (rallié à la ville par le réseau JR ou le métro de Nagoya – 10 à 15 minutes), de Osaka (JR West – 60 minutes) et Fukuoka (métro de la ville – Ligne Kuko – 250 yens pour 10 minutes) sont plus ou moins loin de leurs villes respectives et vous pourrez utiliser les navettes pour vous y rendre. Le système est toujours le même: si les trains express vous offre un service rapide et pratique, il est aussi plus cher que les trains alternatifs qui nécessitent une certaine connaissance du réseau... ou un certain esprit d'aventure que l'on n'a pas toujours dès l'atterrissage. Il existe en effet plusieurs types de trains, les locaux, les semi-express, les express... qui diffèrent selon les arrêts effectués et dont l'utilisation de certains donnent lieu au paiement d'un surplus.

Enfin, en ce qui concerne la desserte de chacun de ces aéroports, il est évident qu'il sera plus aisé de se rendre à Tokyo et dans le nord du pays en atterrissant à Tokyo et de visiter Kyushu et donc le sud en arrivant à Fukuoka. Pour ce qui est de Nagoya ou de Osaka, le choix semble moins décisif, au vu de la proximité de ces deux villes... mais si vous comptez vous rendre à Kyoto ou Kobe, optez pour Osaka (à environ 1h30 de l'aéroport) et notez qu'il existe un bateau express reliant Nagoya à la péninsule d'Ise. Enfin, il est possible de se décider pour un tour du Japon avec arrivée à Tokyo et départ de Fukuoka, grâce à l'option ticket multi-destination des compagnies aériennes qui permettent de définir des aéroports différents sur un même billet aller-retour. Un tour du Japon rendu possible notamment par le JR pass seulement accessible aux étrangers et dont nous parlerons une autre fois...

Marièke Poulat