Se rendre pour une nuit ou plus dans un Ryokan, une auberge japonaise traditionnelle, est un passage obligé pour le touriste avide de nouvelles expériences... mais c'est aussi un luxe. En fonction de la qualité du service (repas, onsen, activités...), de l'emplacement du Ryokan (aux abords du Mont Fuji, à Kyoto...), ou encore de la date de la réservation (veille de jour férié, période de vacances...), les prix varient grandement et la nuit peut revenir à plus de 200€ par personne... Un prix rédhibitoire pour la plupart d'entre nous. Et pourtant, dormir dans un futon, profiter d'un bain chaud/onsen ou encore d'un petit déjeuner copieux et traditionnel sont des expériences souhaitées.
Plusieurs ryokans aux prix raisonnables existent pour contenter les voyageurs curieux au budget serré. L'un d'eux est le Shimizu Ryokan, situé dans le centre de Kyoto à quelques minutes à pied de la gare principale de la ville.
Ce Ryokan, un peu perdu au milieu des anciennes et étroites rues du centre de Kyoto, propose 12 chambres de style japonais. Si il n'est pas très facile à trouver, situé sur la rue Kamiyama, du fait du nombre important de rues sans nom affiché dans cette partie de la ville, il n'en reste pas moins très pratique car il est situé à proximité de la gare. Seules une dizaine de minutes le sépare de la gare une fois la bonne route trouvée. Une enseigne blanche lumineuse signale son entrée. Autant dire tout de suite qu'il est plus facile à trouver de nuit que de jour du fait de cette pancarte et qu'il est recommandé de savoir le nom de ce ryokan en japonais, しみず, pour le trouver plus facilement puisque c'est sous cette forme qu'il est le plus clairement indiqué.
Une fois la pancate débusquée, c'est un parking pour deux, trois voitures qui se présente à nous, et, un peu plus en arrière, on apperçoit enfin le bâtiment. Il est assez petit et sa porte est recouverte de trois rideaux rouges sous lesquels il faut se glisser pour entrer. Comme tous les ryokans, il est alors temps de retirer ses chaussures pour enfiler ses chaussons alors qu'une horde de japonais se ruent à votre service. En anglais ou en japonais1, on vous débarrasse de vos valises et on vous tend votre clé, tout en vous décrivant les différentes activités disponibles gratuitement entre 8h et 9h30 du soir: en fonction de la soirée, vous pouvez essayer un kimono, vous lancez dans la calligraphie, dans les origamis... On vous propose aussi de vous faire couler un bain chaud dans l'une des deux salles de bain disponibles, à l'heure que vous choisissez. Enfin, on vous demande de réserver, ou non, le petit déjeuner pour le lendemain matin entre 7h et 9h: c'est un peu cher (1050 yens), mais si vous voulez vous essayer aux saveurs traditionnelles japonaises tout en étant rassasié pour une bonne partie de la journée, c'est intéressant. Puis, l'on vous mène à votre chambre où vos valises sont déjà en place.
Voilà le moment que le touriste curieux préfère. La découverte de la pièce. Des tatamis, des futons en place, une petite table basse entourée de coussins, un panier contenant des yukatas... tout semble près pour que vous puissiez passer une bonne nuit dans les règles de l'art. Des éléments moins traditionnels viennent compléter le tableau pour vous permettre de profiter de votre nuit: une télévision, une salle de bain équipée d'un bain et de toilettes au style occidental, un sèche-cheveux ou encore un chauffage vous attendent... ainsi qu'un ordinateur connecté à internet dans le hall, mais il faudra payer 100 yens pour 20 minutes pour pouvoir en profiter. Une boisson de bienvenue arrive très vite après votre installation. C'est un thé sucré à l'arrière goût assez épicé. Attention, dépaysement garanti.
Le séjour passe vite... Pour peu que vous deviez sortir pour manger (pas de dîner prévu à l'hôtel mais il y a une salle où vous pouvez ramener votre repas), vous avez ensuite à peine le temps de plier une grue en papier que, déjà, votre bain est versé... une bonne douche et un bon bain chaud pendant une quarantaine de minutes, le tout suivi d'un jus d'orange frais bien agréable. L'esprit (et les pieds) reposés, il est temps de se coucher... et de se réveiller aux alentours de 8h pour profiter d'un petit déjeuner copieux et inédit. C'est déjà presque fini: l'hôtel demande à ses clients de partir avant 10h, tout en proposant de garder leurs bagages (jusqu'à 18, 19h) si cela peut les arranger.
Direction la caisse: contrairement à la plupart des hôtels, vous payez non en début, mais en fin de séjour. Sûrement pour pouvoir ajouter les services non inclus... Cela ne s'avère pas trop douloureux cependant. 5 000 yens par personne (HT) hors saison (de décembre à mars inclus), 6 000 yens (HT) en haute saison, à quoi il faut ajouter 1 000 yens en cas de lendemain chômé. Finalement, pour une nuit au mois de février accompagné d'un petit déjeuner, c'est de 6 300 yens qu'il a fallu s'acquitter. Un prix assez élevé si on le compare au prix d'un hôtel normal, mais qui permet d'avoir un petit aperçu d'un séjour dans une auberge japonaise traditionnelle dont les japonais sont très friands.
Bref, une petite nuit bien agréable et pas trop chère toute en découvertes, dans un lieu situé à proximité de la gare, ce qui n'enlève rien à son charme... le tout sous la protection rapprochée de multiples employés, peut-être plus nombreux que les clients. Le seul petit bémol de mon point de vue, qui s'avèrera être un point positif pour d'autres, est la pratique de l'anglais systématique: bien que vous soyez capable d'utiliser le japonais, on vous parlera essentiellement en anglais... un peu frustrant quand vous êtes étudiant en japonais mais plutôt sympa si vous ne parlez pas un mot de cette langue ^^
Marièke POULAT
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1. C'est d'ailleurs en anglais que nous avons fait les réservations et ce, de la France, par mail.
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